mercredi 30 avril 2008

Philippe Starck présente à Milan une éolienne domestique

MILAN (AFP) @ (Le Figaro) - 30/04/2008 - 3B Conseils - Le designer français Philippe Starck présente à Milan le prototype d'une éolienne de petite dimension, "abordable et démocratique", destinée à M. Tout-le-Monde et qui peut être installée dans un jardin, voire sur une terrasse. " Cette éolienne individuelle, abordable et démocratique ", comme la définit lui-même le designer, a été conçue en collaboration avec le groupe italien Pramac, un fabricant de groupes électrogènes traditionnels, récemment réorienté sur les énergies renouvelables. Ressemblant à un fouet de cuisine, épuré en polycarbonate avec moteur intégré, l'objet est remarquable par sa simplicité.
" J'ai pu faire une éolienne quasiment invisible, car on n'en voit que les reflets. C'est une sculpture moderne assez étonnante "
, a raconté le designer dans un entretien lundi au quotidien français Le Figaro." Réalisée dans un matériau ultra-léger, reliée à un accumulateur, qui produit de l'énergie électrique, elle est très facile à utiliser. Et devrait être commercialisée dès septembre prochain ", a déclaré à l'AFP Michelangelo Giombini, du magazine de design "Interni", organisateur de Green Energy Design. Cette manifestation réunit jusqu'à mercredi divers projets de design autour du thème des énergies durables, dont le prototype de cette éolienne. " L'idée, c'est de donner à tous la possibilité de produire sa propre énergie, comme lorsqu'on installe des panneaux solaires sur le toit de sa maison. Mais dans le cas de cette éolienne, produire sa propre énergie devient encore plus facile, car le prix en est beaucoup plus abordable et l'installation en est toute simple. il suffit d'avoir un bout de jardin ou même une terrasse ", poursuit l'organisateur. " En fonction de sa taille - il y en a six-, elle traite entre 10 à 60% des besoins énergétiques individuels. Et elle vaut entre 300 et 400 euros ", a précisé Philippe Starck au Figaro. Le designer, qui a suscité un grand intérêt à Milan avec sa dernière invention, travaille également sur de nombreux autres projets au sein du "département de haute technologie pour la démocratisation de l'énergie", qu'il a créé il y a quelques mois avec l'italien Pramac: des bateaux totalement solaires à la voiture électrique en passant par des panneaux photovoltaïques transparents.

lundi 28 avril 2008

Le statuts des ours polaires reste préoccupant

OTTAWA (AFP) - 28/04/2008 - 3B Conseils -
Un organisme consultatif canadien a maintenu vendredi le statut de l'ours polaire à "préoccupant", plutôt que de l'élever à "menacé", mais a reconnu qu'il souffrait du réchauffement climatique accéléré dans l'Arctique. " Il y a de gros problèmes avec l'ours blanc à cause des changements climatiques, à cause de la surexploitation de certaines régions où il vit, mais on ne peut pas dire que c'est une espèce menacée d'extinction à court terme ", a déclaré le co-président du comité d'experts, Marco Festa-Bianchet. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (Cosepac) a rendu sa décision à l'issue d'une réunion d'une semaine dans les Territoires du Nord-Ouest. " Dans certaines régions, il semble y avoir une augmentation du nombre d'ours; dans d'autres régions, il semble y avoir un déclin ", a souligné Jeff Hutchings, président du comité. Le Canada compte quelque 15.500 ours polaires sur son territoire, soit plus de la moitié de la population planétaire de ce carnivore réparti sur l'ensemble de la région arctique circumpolaire devenu l'emblème de la lutte contre les changements climatiques. " La réduction de la glace marine, une conséquence des températures à la hausse, représente une menace pour l'espèce, particulièrement dans la partie sud de son aire de répartition ", a précisé M. Hutchings, tout en citant les dangers liés à l'exploitation des hydrocarbures dans le nord canadien. Le Cosepac est un organe scientifique qui n'a pas le pouvoir de modifier le statut d'une espèce, mais émet des recommandations au gouvernement. Il s'agissait vendredi de la quatrième fois depuis 1991 que ce comité scientifique jugeait "préoccupant" le niveau de la population d'ours polaire. " Sous certains aspects l'ours polaire est près des critères pour être classé +espèce menacée+. Peut-être que dans 10 ou 15 ans, nous réévaluerons son statut. Cela pourrait toutefois être plus tôt si nous avons des raisons de croire que son statut a changé ", a affirmé M. Hutchings. Le comité scientifique détaillera ses observations au gouvernement d'ici le mois d'août. Le ministère de l'Environnement doit par la suite annoncer des mesures pour assurer la protection de l'espèce. " Notre gouvernement se préoccupe de l'avenir de l'ours blanc ", a déclaré vendredi le ministre de l'Environnement, John Baird, qui s'est " engagé à intervenir " pour que la population de cet animal " iconique " demeure " vigoureuse et qu'elle ait un avenir sûr " au Canada. Plusieurs organisations, dont le Fonds mondial pour la nature (WWF), ont mis en garde contre la disparition des ours polaires du Canada exprimant le souhait que le comité canadien élève cette semaine le statut du plantigrade blanc à celui de " menacé ", voire à " en voie de disparition ". Des leaders inuits canadiens s'opposent à ce que l'ours polaire soit considéré comme une espèce menacée, insistant sur l'importance de cet animal pour l'économie locale, notamment pour la chasse. " Les pressions futures sur la population signifient que la chasse devra être soigneusement gérée au cours des prochaines années ", a demandé le comité. Le ministre de l'Environnement s'est engagé à dialoguer avec les Inuits sur cette question.

vendredi 25 avril 2008

Refroidir artificiellement la Terre est une idée dangereuse

WASHINGTON (AFP) - 25/04/2008 - 3B Conseils -Tenter de refroidir artificiellement la Terre pour lutter contre le réchauffement climatique comme l'envisagent sérieusement des scientifiques aurait des effets pervers en détruisant la couche d'ozone, mettent en garde des chercheurs dans une étude publiée jeudi dans la version online de la revue Science. " Un refroidissement artificiel de la planète (avec des injections de sulfate dans la haute atmosphère) pourrait avoir des effets secondaires dangereux (...) car cela détruirait la couche d'ozone ", affirme Simone Tilmes, du Centre national américain de recherche atmosphérique (NCAR), principal auteur de ces travaux." Alors que le changement climatique représente une menace majeure, davantage de recherches sont nécessaires avant que nous nous lancions dans des tentatives de solutions de géoingénierie ", ajoute-elle. Ses travaux paraissent dans Science Express de jeudi, l'édition en ligne de la revue américaine Science. Cette scientifique explique que l'injection régulière de sulfate dans la stratosphère, qui se situe entre 10 et 50 kilomètres d'altitude, pourrait entraîner des pertes importantes d'ozone au dessus de l'Arctique et retarder de 30 à 70 ans la reconstitution de la couche d'ozone dans l'Antarctique dans laquelle il y a un trou. L'ozone est une molécule rare. Dans la basse atmosphère elle est produite par la pollution, notamment automobile, et est nuisible pour la santé. Dans la stratosphère où elle se forme naturellement, elle a au contraire un effet protecteur pour la biosphère en bloquant le rayonnement solaire UV-B responsable des cancers de la peau.
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jeudi 24 avril 2008

Campagne de réduction des ibis sacrés lancée en France

NANTES (AFP) - 24/04/2008 - 3B Conseils -Les préfectures de Loire-Atlantique, de Vendée et du Morbihan vont lancer en 2008 une campagne de destruction pour tenter de réduire la population d'ibis sacré, une espèce originaire d'Afrique en train de coloniser la côte Atlantique en menaçant d'autres espèces. Les opérations de chasse prévues en 2008 seront menées par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), ont précisé mardi les trois préfectures dans un communiqué commun. Echappé à l'origine du parc animalier de Branferré dans le Morbihan où quelques spécimens avaient été introduits en 1975, l'ibis sacré, oiseau d'Afrique sub-saharienne, a peu à peu colonisé la côte atlantique dans les années 1990, mettant en danger des espèces d'oiseaux autochtones plus rares et poussant certains spécialistes à préconiser leur éradication. En 2007 leur population était estimée par les spécialistes à plus de 5.000 individus contre quelque 3.000 deux ans plus tôt. Affectionnant les zones humides, les ibis sacrés ont notamment colonisé des sites sensibles comme la Brière, le Golfe du Morbihan ou encore le Lac de Grand Lieu au sud de Nantes, où "leur comportement alimentaire opportuniste provoque de fortes perturbations, notamment en période de reproduction, sur des espèces à forte valeur patrimoniale", souligne le communiqué.
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mercredi 23 avril 2008

Rappels bibliographiques autour des " Marées noires "

Ces ouvrages sont référencés sur le site de Quae (ICI) qui recense tous les ouvrages des quatre organismes fondateurs de Quae : Cemagref, Cirad, Ifremer, Inra. Quae Brest C/O Ifremer

- Marchand M., Tissier C., 2006. Analyse du risque chimique en milieu marin. L'approche méthodologique européenne. Coédition Ifremer/Inéris, 126 p., 25 euros (en vente aux éd. Quæ, www.quae.com)
- Collection "Méthodes d'analyse en milieu marin" (13 fascicules) - plus de détails sur quae.com, rubrique Milieux naturels et environnement.
- Conesa Alcolea I., Bousquet M., 2001. L'eau et l'Union européenne. Un guide sur la politique, sa mise en oeuvre et ses instruments. Document réalisé dans le cadre du Clora. Ed. Ifremer, 160 p., 15,24

Et aussi Web :
- Vagues de pollutions : comptes rendus sur l’Amoco, l’Erika… à télécharger sur le site entretiens Science et Ethique 2000 – Brest (ICI)
- Amoco Cadiz 1978 – 2008 Mémoires Vives, propos recueillis par Claire Bouteloup, sous la direction de Michel Girin - Cèdre Editions 2008
- La marée noire de l’Erika : quelles conséquences écologiques ? Lucien Laubier - Institut Oceanographique décembre 2007

Documents épuisés
- Amoco Cadiz. Conséquences d'une pollution accidentelle par les hydrocarbures. Brest, 19-22 novembre 1979. Ed. Cnexo, Actes de Colloques, 900 p. Cnexo, 1981.
- Marchand M. et al., 1981. Amoco Cadiz. Bilan du colloque sur les conséquences d'une pollution accidentelle par hydrocarbures, Brest, 86 p.
- Bodennec G., Pignet, P., Caprais J.-C., 1983. Le Tanio. Suivi chimique de la pollution pétrolière dans l'eau et les sédiments. Ed. Cnexo, Rapports scientifiques et techniques, 52, 108
- Université de Bretagne occidentale (UBO), 1984. Coût social de la pollution par les hydrocarbures.
- L'exemple de l'Amoco Cadiz. Ed. Ifremer, Rapports économiques et juridiques, 1, 296 p.

lundi 21 avril 2008

Mélange de l'air marin et de la pollution urbaine

VANCOUVER - 21/04/2008 -3B Conseils - Dans un article à paraître dans Nature Geosience, et divulgué par ADIT Canada, une équipe de chercheurs, dont Hans Osthoff, professeur de chimie à l'université de Calgary, montre que la pollution industrielle ainsi que la pollution issue du transport maritime est exacerbée lorsqu'elle se combine avec les effets du soleil et de l'air marin chargé de sel. Cette étude a révélé des niveaux inattendus de certains polluants atmosphériques (en particulier l'ozone) dans des régions ou la pollution urbaine et maritime rencontre l'air océanique. Les auteurs mettent en avant l'hypothèse que les sels halogènes tels le chlorure ou le bromure, que l'on pensait jusqu'à présent relativement inertes, jouent peut être un rôle beaucoup plus important dans les transformations chimiques au sein des couches basses de l'atmosphère. Leurs conclusions montrent que jusqu'à 30% de l'ozone présent dans des villes portuaires pourrait être du au mélange de la pollution urbaine avec les sels présents dans l'air marin et que l'impact planétaire de la pollution issue des gaz d'échappement des navires pourrait être beaucoup plus important que ce qu'il est actuellement estimé.
Sources : High levels of nitryl chloride in the polluted subtropical marine boundary layer, Hans D. Osthoff, James M. Roberts, A. R. Ravishankara, Eric J. Williams, Brian M. Lerner, Roberto Sommariva, Timothy S. Bates, Derek Coffman, Patricia K. Quinn, Jack E. Dibb, Harald Stark, James B. Burkholder, Ranajit K. Talukdar, James Meagher, Fred C. Fehsenfeld & Steven S. Brown, Nature Geoscience,(publié en ligne le 6 avril 2008, a paraître le 1er Mai 2008) -

BASF fait pression pour imposer sa pomme de terre OGM

LIMBURGERHOF (Allemagne) (AFP) - 21/04/2008 - 3B Conseils -Lettre ouverte à la Commission de Bruxelles, pages de publicité dans les médias: le géant de la chimie BASF fait monter la pression pour imposer sa pomme de terre transgénique, une première mondiale en attente d'agrément européen. Il y a deux jours, une nouvelle entrevue entre Stravos Dimas, commissaire à l'Environnement, et des représentants du numéro un mondial de la chimie s'est soldée par un échec, selon BASF, irrité des hésitations de Bruxelles qui n'a plus accordé d'autorisation à des OGM depuis 1998. "Elle est sûre et protège l'environnement", affirme pourtant Stefan Marcinowski, membre du directoire de BASF, dans une lettre ouverte publiée jeudi dans plusieurs grands quotidiens allemands. Il exhorte Bruxelles à statuer "sans nouveaux retards", alors que les procédures durent depuis 2006. "Elle ressemble à n'importe quelle pomme de terre, elle est un peu plus petite, c'est tout", explique pour l'AFP une porte-parole de Plant Science, la filiale de BASF spécialisée dans les biotechnologies, au bord des rangs de tubercules plantés devant le siège de Limburgerhof (ouest). Baptisée Amflora et destinée au seul marché européen, la pomme de terre est modifiée génétiquement pour être renforcée en amylopectine, un composant de l'amidon utilisé par l'industrie pour fabriquer des textiles, du béton ou du papier --les restes pouvant servir d'aliments pour le bétail. L'objectif du géant mondial, se lancer sur un créneau qui suscite toutes les convoitises et déposer un premier brevet OGM. Dans le cas de l'Amflora, les gains pour la filière, de l'agriculteur à l'industriel, en passant par le détenteur de la licence, sont estimés à 100 millions d'euros par an.
"Mais personne n'en a besoin!"
, dénonce Jutta Jaksche, experte de l'association de consommateurs Vzbv. "Le consommateur ne veut pas d'OGM, l'industrie a d'autres moyens techniques pour utiliser l'amidon".
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vendredi 18 avril 2008

Lancement de l'année scientifique germano-israélienne

BERLIN - 18/04/2008 - 3B Conseils -Médecine, sécurité, environnement, sciences humaines et sociales : l'Allemagne et Israël intensifient leur coopération scientifique. Annette Schavan, Ministre fédérale de l'enseignement et de la recherche, et son homologue israélien Galeb Majadle, ont inaugure mardi 8 avril 2008 une année germano-israélienne des sciences qui, au cours des prochains mois, devra donner de nouvelles impulsions aux relations entre les deux pays. Entérinée à l'occasion des consultations intergouvernementales germano-israéliennes à la mi-mars, lors des 60 ans de l'Etat hébreu, elle a pour slogan "La science comme diplomatie de la confiance".En effet, "les contacts scientifiques entre Israël et l'Allemagne ont été, voila 50 ans, des artisans de nos relations diplomatiques", a rappelé Annette Schavan. "Ils sont restés jusqu'à aujourd'hui des piliers de notre relation.
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jeudi 17 avril 2008

Un système d'alerte aux tsunamis en Méditerranée

ENNE (Reuters) - - 17/04/2008 - 3B Conseils -Des chercheurs mettent au point un système d'alerte aux tsunamis pour la région méditerranéenne dont ils ont affirmé mercredi qu'il devrait être prêt en 2011 et pourrait sauver des milliers de vies. Ce projet d'un coût de 40 à 50 millions d'euro a été lancé il y a trois ans, peu après le tsunami de décembre 2004 dans l'océan Indien, qui avait fait 230.000 morts et poussé les pays du pourtour de cet océan à se doter de systèmes d'alerte. "Il est vrai que les tsunamis sont rares en Méditerranée", a déclaré le vice-président du projet, Gerassimos Papadopoulos, lors d'une conférence sur les sciences de la terre. "Mais si quelqu'un avait interrogé la communauté scientifique sur la possibilité d'un tsunami dans l'océan Indien le 25 décembre 2004, tout le monde aurait rigolé. Ce fut un échec total de la communauté internationale de penser que cela ne pouvait pas se produire là-bas." Le président du projet, Stefano Tinti, a expliqué que comme les parties les plus exposées de la Méditerranée et les secteurs environnants sont densément peuplés et attirent beaucoup de touristes, un tsunami, même petit, pourrait avoir des effets dévastateurs. "Même une vague d'un mètre serait une catastrophe, l'été, sur une plage exposée et bondée de touristes. Ces vagues déferlent pendant plusieurs minutes et les chances de survie ne sont pas bonnes." Les côtes grecques, turques et siciliennes sont particulièrement exposées, ainsi que celles de l'Algérie et du reste du Maghreb, a-t-il dit. L'un des derniers grands tsunamis à avoir frappé la région avait affecté des îles situées au large de la côte sud-est de la Grèce en 1956 et s'était propagé à une partie des côtes du Proche-Orient. Il avait tué quatre personnes, à une époque où le tourisme était beaucoup moins développé en Grèce. Aujourd'hui, le même tsunami aurait des conséquences bien plus graves, soulignent les chercheurs. "Nous, habitants de la région méditerranéenne, sommes quasiment dénués de protection face à une éventuelle catastrophe", a souligné Tinti. Les chercheurs disent que le système devrait être en mesure d'émettre une alerte locale dans un délai de deux à trois minutes après la collecte de données sismiques. Un délai de 15 minutes serait nécessaire pour des alertes plus étendues. Elles seraient diffusées par les chaînes de radio, des panneaux d'affichage automatiques et via les téléphones portables, notamment.

mercredi 16 avril 2008

Pollution de l'estuaire de la Loire : le nettoyage continue

NANTES (AFP) - 16/04/2008 - 3B Conseils -Un mois après la pollution de l'estuaire de la Loire par du fioul lourd échappé d'une raffinerie, le nettoyage continue et devrait encore durer plusieurs mois, alors que la quantité réelle de fioul rejetée dans l'estuaire soulève des interrogations. Le 16 mars, 400 tonnes de fioul se sont échappées de la raffinerie Total de Donges (Loire-Atlantique). Selon une première estimation de Total, quelque 300 tonnes auraient été retenues sur la berge de la raffinerie et environ 100 tonnes rejetées dans l'estuaire. Mais l'ampleur des zones polluées, de La Baule aux îles de Ré et d'Oléron (Charente-Maritime), a semé le doute sur ces estimations, notamment auprès de communes touchées et d'associations écologistes. "On pense que tout ou presque est parti dans l'estuaire, ils (Total, NDLR) ne s'en sont pas rendu compte, ils n'ont dû récupérer sur leur berge que 50 tonnes environ", a estimé mardi Guy Bourlès, membre de la Ligue de protection des oiseaux. Selon des écologistes, quelque 250 à 300 oiseaux ont été retrouvés souillés ou morts au large de l'île de Ré et dans les environs où les boulettes de fioul ont dérivé. Et "pour +coller+ 300 oiseaux, il faut plusieurs centaines de tonnes de fioul!", a souligné M. Bourlès. Cette pollution a été qualifiée dès le 17 mars de "grave" par le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo en raison de la nature du lieu souillé, une zone sensible classée Natura 2000. Elle a mobilisé plusieurs centaines de personnes quotidiennement pour le nettoyage. Ils étaient ainsi plus de 650 sur les sites souillés mardi. La totalité des frais de dépollution est payée par Total qui en a estimé le coût à au moins 10 millions d'euros. Elle va durer "plusieurs mois", prévoit Guy Bourlès. Selon lui, la dépollution totale des sites, notamment grâce au lessivage de la mer, se fera "en deux à trois ans". L'équivalent d'environ 300 tonnes de fioul ont été récupérés en fin de semaine dernière par les équipes de nettoyage, mais il restait encore mardi des quantités importantes de pollution visibles le long de l'estuaire. A Paimboeuf, commune la plus touchée car située en face de la raffinerie, le maire Michel Bahurel a estimé mardi que "65%" seulement des zones touchées sur le périmètre de sa commune avaient été dépolluées. Il reste cependant à nettoyer les zones d'accès plus difficiles comme les enrochements ou les roselières qui longent la Loire. En attendant, à Paimboeuf, "les gens en ont marre, tout le matériel est encore sur place, des rues sont bloquées, les quais et les enrochements sont encore recouverts de tissu de protection et au niveau de l'esthétique, ce n'est pas terrible", estime M. Bahurel. La situation reste donc difficile à vivre pour les habitants, "mais Total nous a annoncé que fin mai ce sera terminé", souligne le maire.

mardi 15 avril 2008

Phoques : le Canada accusé de " piraterie "

OTTAWA (AFP) - 15/04/2008 - 3B Conseils - Une organisation de défense des animaux a accusé lundi les autorités canadiennes de "piraterie" pour avoir arraisonné son navire, tout en reconnaissant que cette opération fait une publicité inespérée à sa cause. Les autorités canadiennes ont arraisonné samedi le Farley Mowat, navire de la Sea Shepherd Conservation Society qui voulait observer la chasse aux phoques afin de la dénoncer et arrêté le capitaine néerlandais et le second suédois du navire. Paul Watson, le chef de la Sea Shepherd Society a annoncé lundi qu'il allait payer une bonne partie de la caution de 10.000 dollars fixée pour la libération conditionnelle des deux hommes en pièces de deux dollars. "Puisqu'ils ont pris d'assaut notre navire en haute mer et saisi notre propriété, je considère que ce sont des pirates et nous allons leur payer une rançon de pirates", a-t-il dit dans une interview à la chaîne publique CBC. M. Watson affirme que le Farley Mowat se trouvait hors de la limite de 12 milles des eaux territoriales canadiennes lorsque des hommes en armes de la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) sont montés à son bord, ce qui est contraire au droit maritime et constitue selon lui un "acte de piraterie". Les autorités canadiennes reprochaient aux défenseurs des animaux de s'être approchés, sans permis, à moins de 900 mètres des chasseurs de phoques et affirment que l'opération a eu lieu dans leurs eaux. L'objectif de la Sea Shepherd Society est de collecter des images sur "le massacre inhumain" de phoques afin de convaincre les parlementaires européens d'interdire l'importation de produits dérivés du phoque, a indiqué M. Watson, ne cachant pas que l'opération contre le Farley Mowat donne un relief inespéré à sa campagne. "J'avais dit que la meilleure chose qui pourrait nous arriver serait d'être arraisonné. Mais je ne pensais pas que (le ministre des pêches Loyola) Hearn serait assez bête pour faire ça", a-t-il dit. Le quotidien de référence The Globe and Mail, a jugé "disproportionné" dans un éditorial lundi l'opération contre le Farley Mowat, estimant qu'Ottawa a rendu service à M. Watson en lui fournissant "plus de publicité gratuite qu'il ne pouvait en rêver". Le Canada a autorisé cette année l'abattage de 275.000 phoques, un chiffre supérieur au quota de 270.000 fixé l'année précédente. La chasse commerciale aux phoques s'est ouverte le 28 mars dans le golfe du Saint-Laurent. Elle a été marquée cette année par la mort de quatre chasseurs, qui se sont noyés lorsque leur navire s'est retourné alors qu'il était remorqué par une brise-glace des garde-côtes.
M. Watson avait provoqué des réactions indignées en jugeant la mort de milliers de bébés phoques plus tragique que celle des quatre chasseurs.

lundi 14 avril 2008

" Chaud les coraux " : une exposition à Brest

BREST (AFP) - 14/04/2008 - 3B Conseils - Oceanopolis, le parc de découverte des océans à Brest, propose jusqu'en mars 2009 une exposition intitulée "Chauds les coraux" dans le cadre de l'année internationale des récifs coralliens menacés de disparition. "10% des massifs coralliens ont été détruits et 40% sont en situation de haut risque à l'échelle de quelques décennies", a souligné samedi Bernard Salvat, professeur et observateur des milieux tropicaux depuis une quarantaine d'années, lors de l'inauguration. Fil rouge de cette exposition volontiers pédagogique, les photographies sous-marines de Laurent Ballesta qui a signé l'une des photos les plus profondes au monde par 192 mètres de fond en Méditerranée, un corail jaune sur fond bleu. Parmi les autres clichés montrant des espèces très peu connues vivant à différentes profondeurs en milieu corallien, un poisson-lune, un oursin-crayon, un crabe, une colonie de coraux rouges. L'exposition montre également d'étonnantes toiles marines de Malvina, artiste qui peint sous l'eau et qui restitue les paysages sous-marins. "La dégradation des coraux est liée à l'activité humaine directe plus qu'au réchauffement climatique", a souligné M. Salvat, qui évoque notamment les constructions d'aéroports, de ports et de marinas, ainsi que les remblais de lagons. Selon lui, le sauvetage des coraux passe par des plans de gestion que devraient "s'approprier les populations riveraines"."Il ne faut pas tomber dans le catastrophisme. Nous n'avons pas d'éléments pour affirmer que les coraux ne s'en sortiront pas" , a toutefois ajouté M. Salvat. Les massifs coralliens qui existent depuis près de 500 millions d'années sont l'habitat de plusieurs centaines de milliers d'espèces marines. Leur dégradation, notamment dans le Sud-Est asiatique et les Caraïbes, provient également de la mauvaise gestion des zones côtières surtout en ce qui concerne la pêche.
Oceanopolis reçoit entre 400.000 et 500.000 visiteurs chaque année.

vendredi 11 avril 2008

Pollution de l'estuaire de la Loire : suites judiciaires

SAINT-NAZAIRE (AFP) - 11/04/2008 - Une information judiciaire a été ouverte jeudi 10/04/2008 par le parquet de Saint-Nazaire sur la pollution de l'estuaire de la Loire par du fioul lourd échappé de la raffinerie Total de Donges (Loire-Atlantique), a-t-on appris de source judiciaire. L'information judiciaire "pour pollution" a été confiée à une juge du TGI de Saint-Nazaire, a-t-on précisé de même source. Plusieurs communes, des associations écologistes et le port autonome Nantes/Saint-Nazaire ont porté plainte ou annoncé leur intention de le faire à la suite de cette pollution intervenue le 16 mars. Environ 400 tonnes de fioul lourd s'étaient écoulées par une brèche sur une canalisation de la raffinerie, dont environ 100 tonnes dans l'estuaire.Plus de 500 personnes restent mobilisées pour les opérations de dépollution. Total a estimé le montant des dégâts de la pollution à au moins dix millions d'euros et a promis de régler la facture des opérations. Concernant les préjudices écologiques ou d'image, l'entreprise a indiqué avoir missionné un cabinet pour apprécier les préjudices qu'elle s'est engagée à réparer "à hauteur de leur estimation".

jeudi 10 avril 2008

Permis de polluer : Shell brandit la menace

BRUXELLES (AFP) - 10/04/2008 - Le géant pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch Shell a menacé mardi de ne plus investir en Europe si les dirigeants européens approuvent le principe de faire payer les permis de polluer aujourd'hui accordés gratuitement aux industriels."Si les quotas d'émission sont mis aux enchères. Cela va coûter très très cher. Pour le groupe Shell, cela représentera l'équivalent de ses profits en Europe. C'est impossible. Alors il n'y aura plus d'investissements de Shell en Europe", a averti le dirigeant de Shell France, Christian Balme, au cours d'un débat organisé au Parlement européen à Bruxelles par les chambres de commerce et d'industrie de la France et de l'Allemagne. "Je parle de 250 millions de dollars de bénéfices actuellement. Si on extrapole le prix de la tonne de CO2, nous arrivons au même niveau, c'est inacceptable", a-t-il expliqué. La tonne de CO2 vaut actuellement un peu moins de 23 euros sur la bourse d'échange européenne. Les dirigeants de l'UE se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz a effet de serre, dont le CO2, de 20% d'ici à 2020. La Commission européenne a présenté le 23 janvier un plan d'actions pour réaliser cet objectif. Il impose à l'industrie lourde européenne de réduire de 21% ses émissions de CO2 par rapport à leurs niveaux de 2005 et propose de faire payer les droits à polluer à partir de 2013. Les dirigeants de l'UE se sont engagés à parvenir à un accord sur ce plan fin 2008. Mais ils font face à des industriels hostiles, qui menacent de geler leurs investissements dans l'UE et de délocaliser certaines activités. Les émissions de CO2 -plus de 2 milliards de tonnes- représentent la moitié des émissions de gaz à effet de serre de l'UE. L'autre moitié provient des transports, de l'agriculture, des déchets.

mercredi 9 avril 2008

Technip remporte un important contrat subsea* au Canada

PARIS - 09/04/2008 - Technip a remporté auprès d’Husky Oil Operations Limited, une filiale d’Husky Energy, un important contrat d’ingénierie, fourniture des équipements, construction et préparation à la mise en route (EPIC) pour le développement de North Amethyst, un champ satellite du champ pétrolier White Rose. La valeur du contrat est d’environ 190 millions d’euros. Il comprend l’ingénierie, la fabrication et l’installation de 23,7 kilomètres de flowlines(1) flexibles et de 5,4 kilomètres d’ombilicaux(2), l’installation de collecteurs et la réalisation des opérations associées sur les conduites. Le centre opérationnel de Technip à St. John’s (Canada) réalisera le contrat. Les flowlines seront fabriquées dans l’une des usines de fabrication de conduites flexibles du Groupe au Trait (France). Les ombilicaux seront fabriqués dans l’une des usines de fabrication d’ombilicaux du Groupe à Newcastle (Royaume-Uni). L’installation en mer est prévue en 2009 et sera assurée par le Deep Pioneer et le Wellservicer, deux navires de la flotte de Technip. Ce contrat marque une nouvelle étape dans la relation entre Technip et Husky Energy, pour lequel Technip a réalisé avec succès en 2005 un contrat pour le système sous-marin de production du champ White Rose. La mise en service, au cours de la dernière décennie, de nombreux champs pétroliers en offshore profond, a généré des besoins nouveaux et croissants de maintenance et de réparation à de grandes profondeurs*. Le gisement pétrolier White Rose est situé dans les Grands Bancs du nord-est, à environ 350 kilomètres à l'est de St. John's, à Terre-Neuve. Il avait fait l'objet d'une consultation pour mesurer l'impact environnemental de son exploitation.
Pour en savoir plus sur l'exploitation DES RÉSERVES DE PÉTROLE
ET DE GAZ AU LARGE DE LA CÔTE EST : http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/Collection-R/LoPBdP/CIR/835-f.htm
Info : Sources : Technip, 3B Conseils
(1) Flowline : conduite reposant sur le fond marin, permettant le transfert des hydrocarbures produits ou l'injection de fluides. Sa longueur varie de quelques centaines de mètres à plusieurs kilomètres.
(2) Ombilical : assemblage de canalisations hydrauliques, de câbles électriques et de fibres optiques. Ce type d'assemblage est utilisé pour le contrôle des installations sous-marines.

mardi 8 avril 2008

Pollutions : l' UE face au contrôle accru du transport maritime

LUXEMBOURG (AFP) - 08/03/2008 - Malgré les catastrophes écologiques majeures des dernières années - naufrages du pétrolier Erika en 1999 et du Prestige en 2002 -, les Européens font de la résistance pour imposer de nouvelles contraintes au transport maritime, à commencer par leurs propres pavillons. Les ministres des Transports des 27 pays européens devaient faire un tour de table "de la dernière chance" lundi après-midi à Luxembourg, sur l'idée d'imposer à leurs flottes un respect obligatoire des règles de navigation internationales. Mais l'enterrement du projet semble programmé, selon des sources diplomatiques. Certains Etats - Grèce, Malte et Chypre en tête - ont inscrit sur leurs registres nationaux de nombreux navires qui portent leur pavillon mais échappent ensuite à leur contrôle. Les fameux "pavillons de complaisance" naviguant sur les mers du monde ne suivent pas toujours les règles de sécurité de navigation internationale, sans compter qu'ils emploient des équipages sous-payés et peu qualifiés. Bruxelles, partie en guerre contre les "bateaux-poubelles" et l'opacité juridique du transport maritime mondial, souhaite mettre de l'ordre dans les flottes de l'UE, pour ensuite taper du poing au niveau international. Le commissaire aux Transports Jacques Barrot insiste d'abord pour que tous les pays européens ratifient les conventions de l'Organisation maritime internationale (OMI) et respectent les obligations des Etats concernant leur pavillon. Il veut en outre rendre obligatoires certaines recommandations facultatives de l'OMI, organe de l'Onu basé à Londres, comme par exemple l'option de soumettre son pavillon à un "audit" de qualité. "Le niveau de sécurité effectif et la prévention de la pollution causée par les navires varient considérablement d'un Etat européen à l'autre", critique la la Commission.
Ce texte peu populaire fait partie d'un nouvel ensemble de mesures sur la sécurité maritime, baptisé "Erika III", composé au total de sept projets de lois européens. M. Barrot a obtenu le soutien en première lecture du Parlement européen sur ces sept lois, mais ce coup de pouce parlementaire ne semble pas avoir vaincu les réticences des gouvernements concernant un secteur traditionnellement peu soumis aux contraintes. A l'issue d'une quinzaine de réunions préparatoires, seulement quatre pays - la France, l'Italie, la Belgique et la Bulgarie - voulaient que les navires arborant un pavillon européen soient forcés de respecter toutes les règles maritimes internationales. L'Espagne, qui avait pâti sur ses côtes de la pollution du Prestige (77.000 tonnes de pétrole déversés), hésite et préfère s'en tenir aux règles de l'OMI, choisies à la carte par ses membres. Pour convaincre les gouvernements lundi, la présidence slovène de l'UE a fortement réduit la voilure du texte. Ou bien elle déclarera "la mort" de l'idée de M. Barrot, ou elle demandera diplomatiquement aux pays de l'UE "d'entretenir la flamme" en y réfléchissant encore, selon un diplomate. Egalement au menu du jour, un autre projet de loi visant à accroître la responsabilité civile des armateurs en cas d'accident maritime, semblait tout aussi promis à une voie sans issue. Il n'existe actuellement pas de système obligeant les armateurs à souscrire à des assurances pour des tiers et une convention maritime internationale plafonne les indemnités éventuellement versées. Les cinq projets restant de lois "Erika III" semblent toutefois promis à un avenir meilleur, même s'ils ont déjà été assouplis. Les gouvernements européens ont par exemple botté en touche sur l'établissement d'une liste contraignante de ports refuges pouvant accueillir des navires en détresse.

lundi 7 avril 2008

Pour protéger les requins, un film : " Les seigneurs de la mer "

PARIS (AFP) - 07/04/2008 - Le film "Les Seigneurs de la Mer" (Sharkwater), dans les salles le 9 avril, prend la défense des requins, une espèce menacée, victime de sa mauvaise réputation et de l'explosion de la demande asiatique pour la soupe aux ailerons de requins. "100 millions de requins sont tués chaque année. Dans 5 ou 10 ans, de nombreuses espèces de requins auront disparu", s'alarme le réalisateur du film, Rob Stewart. Un comble pour un animal apparu il y a plus de 400 millions d'années, bien avant les dinosaures, et qui a survécu aux cinq crises majeures d'extinction des espèces. Le film commence sur de très belles images de squales évoluant dans le grand bleu, indifférents aux plongeurs qui les entourent. "J'ai commencé le tournage il y a six ans, quand j'avais 22 ans", indique à l'AFP Rob Stewart, biologiste et photographe sous-marin. "Au début, je voulais juste faire un joli documentaire sous-marin", ajoute-t-il. Par la suite, il rejoint les membres de la Sea Shepherd Conservation Society, fondée par Paul Watson, un ex de Greenpeace, et embarque avec eux sur l'Ocean Warrior pour une campagne contre la pêche illégale de requins au large du Costa Rica et de l'Equateur. Le documentaire se transforme alors en un film d'action, avec une rocambolesque course-poursuite entre pêcheurs et écologistes en plein océan Pacifique. Les cadrages serrés s'attardent sur les requins qu'on hisse à bord, les pêcheurs qui leur tranchent les nageoires et les rejettent à l'eau, encore vivants, pour quelques heures ou quelques jours d'agonie. Incapables de nager, se vidant de leur sang, les animaux meurent de mort lente en s'asphyxiant. "L'aileron rapporte beaucoup d'argent - 4 à 500 dollars le kilo - mais la chair du requin, en comparaison, ne vaut pas grand-chose", explique Rob Stewart. Alors, les pêcheurs font place nette sur le bateau, laissent les ailerons sécher au soleil, et ne s'embarrassent pas du reste, qu'il faudrait conserver dans des chambres froides. L'aileron de requin est une délicatesse populaire en Asie - particulièrement la Chine, où elle est typiquement servie en potage à l'occasion de mariages. La demande a explosé au cours des dernières années et "plus les requins se raréfient, plus leur pêche est profitable", indique Rob Stewart. Les requins ne sont pas protégés par la réglementation internationale, s'indigne-t-il. Les propositions de classement de deux espèces de requins - l'aiguillat et le requin taupe - parmi les espèces protégées de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES) ont été rejetées lors de la dernière conférence de la CITES en juin. En 2007, les attaques de requins ont provoqué la mort d'une seule personne dans le monde, le plus faible niveau en 20 ans, selon l'Université de Floride. "J'ai passé des milliers d'heures sous l'eau avec des requins et je n'ai jamais été attaqué", s'insurge Rob Stewart, dénonçant l'image que des films comme Les Dents de la Mer ont donné de cet animal. Difficile, selon lui, d'imaginer la planète sans les requins qui ont un rôle crucial dans l'équilibre des écosystèmes marins. Il compte sur le succès de son film en France: "il y a eu le commandant Cousteau et le Grand Bleu, les gens ici ont une histoire d'amour avec l'océan".
"Les seigneurs de la mer" (Sharkwater en v.o) est un film à la fois militant et contemplatif, d’une durée de 90 minutes, déjà primé plus de vingt-deux fois dans le monde. Il invite à suivre le parcours de Rob Stewart et de l’activiste des mers Paul Watson qui tentent de dénoncer la pêche illégale et le massacre des requins, du Costa Rica aux Iles Galapagos, en passant par le Guatemala. Entre scènes violentes et d’autres d’une grande beauté, Sharkwater plaide pour l’urgente sauvegarde des requins.
Pour en savoir plus : Eric Stephan : APECS association Association pour l’Etude et la Conservation des Sélaciens. L’APECS avait organisé à Brest le 11eme congrès annuel de l’EEA fin novembre 2007, ce film en ouverture

vendredi 4 avril 2008

Les "thonailleurs" marseillais, privés de pêche, accusent l'administration

MARSEILLE (AFP) - 04/04/2008 - Les "thonailleurs" des environs de Marseille ont protesté jeudi contre les lenteurs de l'administration qui ne leur a pas délivré d'autorisations pour la reprise de la pêche alors que leurs concurrents italiens et espagnols alimentent le marché hexagonal, a constaté un journaliste de l'AFP. Une quarantaine de "thonailleurs" se sont rassemblés dans l'après-midi au marché aux poissons de Somaty, près du quartier de l'Estaque, au nord de Marseille, pour assister au déchargement d'un camion transportant des thons pris par les pêcheurs italiens et vendus par un commercial espagnol aux grossistes en poissons du marché marseillais. Ils entendaient ainsi démontrer l'absurdité de leur situation, leurs collègues italiens et espagnols ayant bénéficié de la rapidité de leur administration à leur délivrer un permis de pêche alors qu'eux-mêmes en sont réduits à rester à quai. " On regarde les thons, on ne peut pas les pêcher. Qu'ils se bougent le c... pour nous donner ce permis de pêche spécial ", s'est emporté Patrick Bozonnat, président de la coordination des pêcheurs de l'étang de Berre et des environs. " Cette fois-ci, on n'est pas bloqués par une règle X ou Y mais par notre administration ", a-t-il ajouté, menaçant de bloquer le port de Fos-sur-Mer si rien ne bouge. " Avant de "travailler plus pour gagner plus", nous attendons de notre Etat qu'il nous permette de pouvoir aller travailler tout court ", expliquent les "thonailleurs" dans un communiqué. Ils rappellent qu'après l'interdiction de la thonaille (filet spécial) en juillet 2007, ils se sont équipés pour modifier leur pêche et travailler à la canne ou à la palangre. Selon M. Bozonnat, une quarantaine de bateaux, comptant chacun un équipage de trois hommes, sont concernés dans la région marseillaise par l'autorisation de pêche revendiquée.

jeudi 3 avril 2008

Evaluation des OGM et "coexistence" des cultures en débat à l'Assemblée

PARIS (AFP) - 03/04/2008 - Les députés ont entamé mercredi l'examen du contenu du projet de loi sur les OGM, s'attaquant, dans un climat tendu, au problème de l'évaluation des organismes génétiquement modifiés et au sujet très controversé de la "coexistence" des cultures. L'examen des articles et des quelque 470 amendements déposés a débuté sous le regard des membres du collectif anti-OGM, dont le leader altermondialiste José Bové, installés à la tribune du public, alors que s'ouvrait à Nantes le 62e congrès du syndicat paysan FNSEA en présence de Nicolas Sarkozy. A l'image de la tension autour du texte, la condamnation mercredi par le Bureau de l'Assemblée des propos du sénateur UMP Jean-François Legrand -qui mettait en cause l'impartialité des parlementaires sur les OGM- a provoqué une vive polémique dans l'hémicycle, les députés PS et Verts se désolidarisant de cette initiative. Le projet de loi, qualifié "d'imparfait" par Nathalie Kosciusko-Morizet (Ecologie), vise à clarifier les conditions de mise en culture de plantes transgéniques et de leur coexistence avec les productions conventionnelles, dans le respect d'une directive européenne de 2001 que la France aura longtemps tardé à transcrire en droit national. Présenté par le rapporteur Antoine Herth (UMP) comme "une base de réflexion" sur les OGM dans l'esprit du Grenelle de l'environnement, le projet est toutefois dénoncé par la gauche comme "une légalisation" de la culture OGM. Après le rejet d'une dernière motion PS, les députés ont repoussé plusieurs amendements PS et PCF qui visaient à affirmer l'appartenance "du gène au patrimoine commun à l'humanité" ou à empêcher "la mise sur le marché d'animal transgénique ou cloné". Premier geste à l'égard de l'opposition, un amendement PS, visant à relancer la production de protéines végétales comme alternative aux OGM, a été voté, contre l'avis de la commission, le gouvernement s'en remettant "à la sagesse" de l'Assemblée. La discussion de chacun des amendements a été l'occasion de joutes verbales droite-gauche sur un texte déjà adopté en février par les sénateurs. En fin de journée, les députés ont débattu "des principes généraux encadrant le recours aux OGM", s'affrontant sur une phrase du texte: "la liberté de consommer et de produire avec ou sans OGM". Les termes "avec ou sans OGM" sont rejetés par les élus de gauche, qui préfèrent la phrase "la liberté de consommer et de produire sans OGM", plus conforme, à leurs yeux, aux engagements du Grenelle de l'Environnement. "Cet article est un bras d'honneur fait au Grenelle de l'Environnement. On a l'impression que les députés UMP veulent avoir ici une revanche", a déclaré Philippe Martin (PS). Noël Mamère (Verts-GDR) a enfoncé le clou, comparant le texte à "une imposture politique" et une "trahison de l'esprit du Grenelle". "Ce n'est pas en mettant des espaces de 20, de 50, de 100 mètres entre les cultures que vous aller empêcher la contamination. C'est un choix grave et irréversible", a averti, d'un ton solennel, Pierre-Alain Muet (PS). "Messieurs les censeurs, oubliez un peu vos idéologies et aidez nous à faire progresser la science !", a répliqué l'orateur UMP Bernard Debré. Les travaux devaient se poursuivre dans la soirée avec la création du Haut conseil des biotechnologies. Viendra ensuite la très controversée question de la "coexistence" entre cultures, qui cristallise l'opposition de la gauche.
A la demande de l'opposition, le texte fera l'objet mardi d'un scrutin solennel, qui permettra de connaître le vote de chacun des députés.

mercredi 2 avril 2008

OGM : le sénateur Legrand dénonce "des intérêts mercantiles" au sein de l'UMP

PARIS (AFP) - 02/04/2008 - Le sénateur UMP de la Manche Jean-François Legrand dénonce à propos des OGM "des intérêts mercantiles, ripolinés pour les rendre sympathiques" défendus au sein même de l'UMP. " Certains ont fait main basse sur l'UMP afin de défendre des intérêts mercantiles, ripolinés pour les rendre sympathiques (...) la force de frappe de Monsanto et des autres semenciers est phénoménale ", accuse-t-il dans une interview au quotidien Le Monde, daté de mercredi. L'Assemblée nationale devait entamer mardi après-midi l'examen du projet de loi sur les OGM. " Il suffit de comparer les arguments des uns et des autres - identiques - pour comprendre l'origine de leur colère. Ils ont été actionnés. J'ai été approché par Monsanto et j'ai refusé de leur parler ", insiste celui qui fut président du groupe de travail sur les OGM lors du Grenelle de l'environnement, et président de la Haute autorité provisoire sur les organismes génétiquement modifiés. Le sénateur poursuit sa charge en ajoutant que "la question des OGM est un combat d'arrière-garde, mené par ceux qui pensent encore que l'économie l'emporte sur l'homme: des obscurantistes qui ferment les yeux sur le devenir du monde". Jean-François Legrand ajoute cependant qu'il "ne renonce pas à faire valoir (son) point de vue au sein de (son) parti" lors de la deuxième lecture du texte devant le Sénat, qui l'avait fortement amendé lors du premier examen.

mardi 1 avril 2008

Tensions autour de la chasse au phoque

MONTRÉAL (AFP) - La tension autour de la chasse annuelle aux phoques au Canada est montée d'un cran lundi, une organisation de défense des animaux accusant la garde côtière d'avoir éperonné son bateau, ce que les autorités ont catégoriquement démenti. La Sea Shepherd Conservation Society a affirmé que son navire, le Farley Mowat, avait été éperonné à deux reprises dans la soirée de dimanche par le Des Groseillers, un brise-glace de la garde côtière canadienne. Le week-end dernier, un accident a coûté la vie à quatre chasseurs de phoques, alors que leur bateau était remorqué par un autre navire des gardes-côtes dans les glaces du Golfe du Saint-Laurent. Le Farley Mowat, qui était engagé dans une opération de surveillance de la chasse commerciale aux phoques pour la dénoncer, continuera à observer "les atrocités sur la glace", a indiqué la Sea Shepherd Society dans un communiqué. Ces accusations sont "complètement fausses", a contré le ministre canadien des Pêches Loyola Hearn. Il a accusé le Farley Mowat d'avoir délibérément manoeuvré pour provoquer un incident afin d'attirer l'attention des médias et l'a appelé à se retirer immédiatement de la zone. "Cette organisation est connue pour utiliser des tactiques du genre pour produire des occasions photos, qui génèrent de la publicité et stimulent ses campagnes de financement, un geste que je trouve méprisable", a-t-il ajouté dans un communiqué. L'incident s'est produit dans le détroit de Cabot entre la Nouvelle-Ecosse et Terre-Neuve. Le Canada a autorisé cette année l'abattage de 275.000 phoques, un chiffre supérieur au quota de 270.000 fixé l'année précédente. Le capitaine du Farley Mowat, le Néerlandais Alex Cornelissen, a dénoncé dans un communiqué "l'incompétence de la garde côtière qui a déja coûté la vie à quatre chasseurs de phoques le week-end dernier". C'est "méprisable de la part de la Sea Shepherd Society d'utiliser la mort de chasseurs de phoques canadiens pour promouvoir sa campagne de désinformation sur la chasse aux phoques", a répliqué Phil Jenkins, porte-parole du ministère des Pêches, dans une déclaration à l'AFP. La mort des quatre chasseurs, intervenue lorsque leur bateau de pêche, l'Acadien II, s'est retourné en heurtant un bloc de glace lors d'une opération de remorquage, a provoqué une très vive émotion dans l'archipel des îles-de-la-Madeleine, dont les chasseurs étaient originaires. La chasse commerciale constitue un revenu d'appoint pour les pêcheurs de cette région. Six marins se trouvaient à bord du bateau remorqué. Deux ont pu être sauvés. Les corps de trois autres ont été repêchés et le sixième membre d'équipage est porté disparu. Un des survivants a affirmé que le brise-glace allait trop vite et que personne à son bord n'avait remarqué que le bateau de pêche avait heurté une plaque de glace. Trois enquêtes ont été lancées sur cet accident, dont une de la Gendarmerie Royale du Canada (GRC). Ce drame a donné un coup d'arrêt à la chasse aux phoques dans le Golfe du Saint-Laurent, mais celle-ci se poursuivait lundi au large de la Nouvelle-Ecosse. La Sea Shepherd a été créée en 1977 par le Canadien Paul Watson, un ancien cofondateur de Greenpeace, qui a multiplié au fil des ans les coups d'éclat pour protester contre la chasse aux phoques ou à la baleine.