jeudi 28 février 2008

Biodiversité : "l'Encyclopédie de la Vie" présente ses premières pages

WASHINGTON (AFP) - 28/02/2008 - Les initiateurs de l'Encyclopédie de la Vie, qui vise à créer un site internet multimédia ouvert à tous et décrivant toutes les espèces connues, présentent mercredi les premières 30.000 pages des 1,8 million attendues d'ici 2017. Lancée en mai 2007, cette encyclopédie donnera un libre accès à toutes les connaissances actuelles sur la biodiversité terrestre. Il faudra environ 10 ans pour créer l'ensemble des pages numériques qui contiendront toutes les espèces vivantes cataloguées depuis 250 ans par les scientifiques. Mais l'Encyclopédie de la Vie (EOL) sera constamment actualisée pour inclure les nouvelles espèces identifiées ou éteintes. Les 30.000 premières pages contiennent principalement des banques de données sur les poissons, les amphibiens et des plantes provenant de nombreux endroits dans le monde. Ce catalogue qui donnera une vue d'ensemble de la biodiversité englobant le monde animal et végétal ainsi que les champignons, pourra être ultérieurement étendu à l'univers microbien. "L'Encyclopédie sera une sorte de macroscope de la diversité biologique permettant pour la première fois de discerner les tendances de l'évolution à travers les différents organismes", explique Jim Edwards, directeur de ce projet, dans un entretien avec l'AFP. En réunissant toutes les informations connues sur les quelque 1,8 million d'espèces répertoriées, l'Encyclopédie donnera aux scientifiques un outil permettant par exemple d'établir une carte des vecteurs responsables des maladies infectieuses humaines comme les moustiques, de révéler les mystères de la longévité et d'accélérer la compréhension de la biodiversité terrestre encore à découvrir, ajoute-t-il.Edward Osborne Wilson, professeur honoraire de biologie de l'université d'Harvard (Massachusetts, nord-est), le principal promoteur de ce projet, précise que "l'Encyclopédie contiendra tout ce qui est connu en biologie et tout ce qui sera nouveau y sera ajouté au fur et à mesure des découvertes". Jim Edwards observe : "Je pense que toutes les branches de la biologie bénéficieront de ce projet car en rassemblant toutes ces données et en attirant l'attention sur des phénomènes particuliers, on suscitera de nouvelles interrogations. Ce sera un outil de grande valeur non seulement pour les chercheurs, mais aussi pour les enseignants, les étudiants et les décideurs politiques". La création de cette vaste encyclopédie est rendue possible grâce aux récentes avancées technologiques dans les moteurs de recherche et de visualisation de l'information réalisées depuis cinq ans, précisent ses créateurs. Signe du succès ou simplement de problème technique, le site internet de l'Encyclopedie de la vie (ICI) était saturé et restait inaccessible en milieu de journée mercredi.
Ce projet est financé par une donation privée de 12,5 millions de dollars dont 10 millions par la Fondation John and Catherine MacArthur et 2,5 millions par la Fondation Alfred Sloan.
Source AFP

Pollution : ExxonMobil ne veut plus payer

WASHINGTON (AFP) - 28/02/2008 - ExxonMobil a tenté mercredi de convaincre la Cour suprême américaine d'annuler une condamnation à payer 2,5 milliards de dollars pour la marée noire de l'Exxon Valdez en 1989 en Alaska, rejetant la responsabilité de la catastrophe sur le capitaine. Les juges sont apparus divisés, certains se montrant prêts à mettre définitivement fin à une interminable saga judiciaire, d'autres évoquant la possibilité d'un nouveau procès. Leur décision est attendue avant juillet. L'affaire remonte au 24 mars 1989, lorsque le pétrolier Exxon Valdez a heurté un récif dans la baie du Prince William (Alaska), déversant 50.000 tonnes de pétrole, la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis. ExxonMobil a déjà déboursé près de 3,4 milliards de dollars pour nettoyer les sites pollués, mettre fin aux procédures criminelles et indemniser plus de 32.000 pêcheurs et professionnels de la mer touchés. Mais ces derniers ont porté plainte au civil pour obtenir des dommages dits "punitifs", que le droit américain permet d'ajouter aux compensations à des fins de dissuasion. En 1994, un jury leur a accordé 5 milliards de dollars, une somme diminuée de moitié en appel douze ans plus tard, mais qui reste historique pour la justice américaine. Devant la Cour suprême, ExxonMobil a contesté le principe même de ces dommages, arguant que le droit maritime ne les autorisait pas, et que le groupe ne pouvait pas être puni pour les actions inconsidérées du capitaine de l'Exxon Valdez, Joseph Hazelwood. La question est de savoir si Exxon doit payer 2,5 milliards de dollars "simplement parce que M. Hazelwood, allant à l'encontre de la politique de l'entreprise, a quitté le pont" ce soir-là, a résumé l'avocat du groupe pétrolier, Walter Dellinger. Les débats, souvent très pointus, ont porté essentiellement sur la limite à partir de laquelle un cadre d'entreprise peut être considéré comme étant à un niveau de responsabilité suffisant pour que ses actions engagent l'ensemble du groupe.
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