jeudi 17 avril 2008

Un système d'alerte aux tsunamis en Méditerranée

ENNE (Reuters) - - 17/04/2008 - 3B Conseils -Des chercheurs mettent au point un système d'alerte aux tsunamis pour la région méditerranéenne dont ils ont affirmé mercredi qu'il devrait être prêt en 2011 et pourrait sauver des milliers de vies. Ce projet d'un coût de 40 à 50 millions d'euro a été lancé il y a trois ans, peu après le tsunami de décembre 2004 dans l'océan Indien, qui avait fait 230.000 morts et poussé les pays du pourtour de cet océan à se doter de systèmes d'alerte. "Il est vrai que les tsunamis sont rares en Méditerranée", a déclaré le vice-président du projet, Gerassimos Papadopoulos, lors d'une conférence sur les sciences de la terre. "Mais si quelqu'un avait interrogé la communauté scientifique sur la possibilité d'un tsunami dans l'océan Indien le 25 décembre 2004, tout le monde aurait rigolé. Ce fut un échec total de la communauté internationale de penser que cela ne pouvait pas se produire là-bas." Le président du projet, Stefano Tinti, a expliqué que comme les parties les plus exposées de la Méditerranée et les secteurs environnants sont densément peuplés et attirent beaucoup de touristes, un tsunami, même petit, pourrait avoir des effets dévastateurs. "Même une vague d'un mètre serait une catastrophe, l'été, sur une plage exposée et bondée de touristes. Ces vagues déferlent pendant plusieurs minutes et les chances de survie ne sont pas bonnes." Les côtes grecques, turques et siciliennes sont particulièrement exposées, ainsi que celles de l'Algérie et du reste du Maghreb, a-t-il dit. L'un des derniers grands tsunamis à avoir frappé la région avait affecté des îles situées au large de la côte sud-est de la Grèce en 1956 et s'était propagé à une partie des côtes du Proche-Orient. Il avait tué quatre personnes, à une époque où le tourisme était beaucoup moins développé en Grèce. Aujourd'hui, le même tsunami aurait des conséquences bien plus graves, soulignent les chercheurs. "Nous, habitants de la région méditerranéenne, sommes quasiment dénués de protection face à une éventuelle catastrophe", a souligné Tinti. Les chercheurs disent que le système devrait être en mesure d'émettre une alerte locale dans un délai de deux à trois minutes après la collecte de données sismiques. Un délai de 15 minutes serait nécessaire pour des alertes plus étendues. Elles seraient diffusées par les chaînes de radio, des panneaux d'affichage automatiques et via les téléphones portables, notamment.