lundi 25 mai 2009

Réchauffement climatique : la première Conférence mondiale de l’Océan.


La première Conférence mondiale de l’Océan (World Ocean Conference - WOC) s’est tenue du 11 au 15 mai 2009, à l’invitation du gouvernement indonésien à Manado - capitale du nord de l'île de Sulawesi - , afin de sensibiliser le monde à l'impact du réchauffement climatique sur les mers, dans la perspective des négociations du sommet de Copenhague en décembre 2009.

Devant 1.500 participants (70 Etats, l’ONU, ONG et médias), le ministre indonésien des Affaires maritimes et de la Pêche, Freddy Numeri, a indiqué : « il est clair que nos précieuses ressources maritimes sont de plus en plus menacées et que le réchauffement climatique va accélérer leur destruction en de nombreux endroits du globe. Des mesures urgentes d'adaptation et de compensation sont nécessaires, pour sauver non seulement les ressources maritimes mais aussi les communautés qui vivent sur les rivages ». De fait selon la Banque asiatique de développement (ADB), l’archipel indonésien pourrait perdre plusieurs centaines de ses 17 000 îles.

Si aucune décision concrète n’a été prise, puisque cette conférence n’était qu’un prélude aux discussions qui auront lieu à Copenhague, à l’issue de la conférence au travers de la déclaration de Manado, la communauté internationale a souligné les risques que le réchauffement climatique fait peser sur la vie marine (mangroves ou récifs coralliens) et sur les populations du littoral. Ces populations vulnérables qui sont aussi le plus souvent localisées dans des pays en développement.

Il appartiendra cependant aux Etats de s’engager formellement à Copenhague sur ces questions liées aux Mers et Océans dans la lutte contre le réchauffement climatique.

La situation est en effet préoccupante car il faut non seulement s’inquiéter de la monté du niveau des océans, mais également du fait qu’ils perdent une partie de leur capacité d'absorption de CO2, essentielle pour la planète.

En 2007, le Groupe Intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) avait misé sur une hausse de 59 centimètres du niveau de la mer d'ici 2100 en ne prenant en compte que l'expansion naturelle du volume des eaux océaniques due à leur réchauffement, sans intégrer la fonte des glaces de l'Antarctique et du Groenland.

La montée du niveau de la mer devrait engendrer des conséquences considérables pour certains Etats insulaires (Maldives…) et dans les grands deltas, notamment en Asie. Elle entraînera également des déplacements de populations importantes puisqu’un dixième de la population humaine vivrait à moins de 10 kilomètres des côtes. Les mers et océans représentent près de 71% de la surface du globe.

Parmi les sujets examinés à Manado figurait également la nécessité pour la pêche de s'adapter au changement climatique qui a déjà commencé à bouleverser la répartition des espèces marines.

En marge de la WOC, s’est réuni le 15 mai un sommet du Triangle de corail, une région répartie entre les Philippines, Malaisie, Indonésie, Timor, Papouasie-Nouvelle-Guinée et îles Salomon (d'une superficie de 5,7 millions de km2) surnommée "l'Amazone des mers" en raison de la plus forte diversité d'espèces marines concentrée au monde.

Voir le rapport « le Triangle de corail face au changement climatique : des écosystèmes, des personnes et des sociétés fortement menacées » (The University of Queensland Australia-WWF) ICI


Carte géographique de l’Indonésie : source Encarta
Sources : WOC2009 / RFI/ RH/ 3B Conseils