jeudi 10 septembre 2009

Constat préoccupant de Ban Ki-moon sur le climat.


C’est depuis l'Arctique que le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon , a lancé un vibrant appel aux dirigeants du monde pour agir dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Constatant sur place les ravages du changement climatique, en visitant Ny-Aalesund, une communauté scientifique internationale installée dans l'archipel norvégien du Svalbard (Spitzberg) il s'est dit "extrêmement alarmé et surpris" du rythme de la fonte des glaces.

Accompagné du ministre norvégien de l'Environnement Erik Solheim, il a déclaré depuis le Svalbard que "l'Arctique, c'est comme un canari dans une mine de charbon : c'est une alarme pour le climat de la planète".

"L'Arctique est l'endroit où le réchauffement climatique est le plus rapide au monde. On dirait qu'il agit au ralenti mais en réalité il se fait de plus en plus rapide. Beaucoup plus que prévu", a constaté le Secrétaire général.
Les scientifiques lui ont expliqué avoir constaté ces deux dernières années une soudaine et importante augmentation des émissions de méthane, l'un des gaz à effet de serre les plus agressifs et donc l'un des principaux responsables du réchauffement climatique.

Lors d'un séminaire à l'université de Longyearbyen, chef lieu du Svalbard, il a affirmé que : "des centaines de milliers de personnes vont mourir si nous n'agissons pas", appelant les dirigeants a dépassé l'intérêt exclusif de leur pays.

Par ailleurs c’est à Longyearbyen qu’est installée la réserve de semences qui peut accueillir jusqu'à 4,5 millions d'échantillons (deux fois plus que le nombre de variétés existant dans le monde) A ce jour, 400.000 types de graines auraient été déposés depuis l'inauguration de l'édifice en février 2008. Le but est de sauvegarder la biodiversité en cas de changement climatique, de guerre ou de catastrophe naturelle.

Présent à Genève dans le cadre de la 3ème conférence mondiale sur le climat (CMC3), le Secrétaire général a indiqué que "le changement climatique pourrait provoquer une vaste catastrophe économique", convaincu que la solution réside dans une croissance plus "verte".

Selon les propos rapportés par l’AFP "D'ici la fin de ce siècle, le niveau des mers pourrait monter de 50 cm à deux mètres". Ce schéma qui menacerait des îles-Etats, des deltas et des villes comme Tokyo, Shanghaï ou La Nouvelle-Orléans, est plus alarmiste que la fourchette de 18 à 59 centimètres avancée en 2007 par le groupe d'experts des Nations unies le GIEC

Il est vrai que les estimations des experts onusiens ne prenaient pas en compte l’éventualité d'une accélération de la fonte de la banquise en Arctique ou en Antarctique, scénario qu’il convient désormais d’intégrer selon Ban Ki-moon.
"Nous ne pouvons pas nous offrir des progrès limités. Il nous faut des progrès rapides" dans les négociations sur le climat, rappelant qu’il présidera la réunion de haut niveau qui se tiendra à New York au siège de l'ONU le 22 septembre pour préparer le sommet mondial sur le climat, en décembre à Copenhague où doit se décider l'après-protocole de Kyoto, ce dernier expire en 2012.

A Copenhague, les pays en développement veulent que les pays riches s'engagent sur une forte réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020 mais les pays riches réclament aussi des promesses d'action de la part des pays pauvres.

La conférence de Genève (1.500 délégués) a débouché sur un accord visant à améliorer l'information afin de mieux faire face aux canicules, aux tempêtes de sable et à la montée du niveau des mers résultant du réchauffement. Ainsi, l'Organisation météorologique mondiale (OMM), mettra en place un groupe d'experts qui aura une année pour émettre des propositions sur des secteurs comme la santé, l'agriculture ou l'énergie.

L’ONU mobilise par ailleurs l’ensemble de l’opinion publique internationale –au travers de sa campagne de signature « A 100 jours de Copenhague, l'ONU veut des millions de signatures".