vendredi 4 décembre 2009

La Bretagne face à la montée des eaux


 





A quelques jours de l’ouverture de la conférence des Nations Unies sur le climat à Copenhague,  la question de la montée du niveau des mers et océans  et une des question qui se pose avec acuité pour l’ensemble du globe.
Ainsi de nombreuses populations verront dans les prochaines décennies, une modification radicale de leur environnement littoral avec son corollaire la nécessité soit de « reculer »  leur lieu de résidence ou de migrer totalement… les réfugiés climatiques  sont déjà une réalité… ils seront à terme 250 millions.



Cette question du changement climatique, des impacts sur les océans et des énergies de la mer comme une réponse à la limitation des gaz à effet de serre a été l’axe central  des derniers entretiens Science et Ethique 2009 .

L’impact de ce réchauffement va bien au delà de la montée du niveau des mers. Comme le rappelait récemment le Professeur Michel Ricard , président des entretiens, dans le cadre de l’émission Thalassa « Après nous le déluge » sur France 3 du 13 novembre dernier : 
« Les ressources océaniques qui font l'objet d'une exploitation par l'Homme sont nombreuses, qu'elles soient biologiques ou minérales. Quelles que soient ces ressources, elles sont menacées par la surexploitation : les gisements minéraux connus seront épuisés dans les prochaines décennies. Quant aux ressources biologiques, de graves menaces pèsent sur elles en raison de la méconnaissance réelle ou voulue du fonctionnement des écosystèmes marins (…)

Outre ces menaces nombreuses et graves qui résultent de la surexploitation, il faut considérer les conséquences de l'augmentation des gaz à effet de serre qui provoquent à la fois un réchauffement des eaux océaniques et une augmentation de l'acidité de ces eaux. Le réchauffement des eaux va avoir deux conséquences : d'une part, une baisse de la production végétale et animale des eaux de surface et, d'autre part, une migration des espèces vers des eaux plus froides et l'apparition de nouvelles espèces, ainsi qu'une perturbation des périodes de production. Ces deux phénomènes se conjugueront pour causer un appauvrissement marqué des ressources océaniques avec une aggravation du contexte socio-économique. L'augmentation de l'acidité des eaux, causée par une augmentation de la quantité de CO2 atmosphérique capté par les océans, provoque des perturbations de la fixation du calcaire dissous dans les océans par les organismes comme le plancton, les mollusques (huîtres, moules,…), les algues calcaires (présentes dans les eaux tempérées) et les coraux. Ce phénomène entraînera également un appauvrissement des ressources océaniques exploitées par l'Homme et, au delà, aura des conséquences sur l'environnement dont la portée ne peut pas encore être évaluée »
.


S’agissant des effets de la montée du niveau des océans, le Télégramme de Brest  publie une enquête sur les impacts d’ores et déjà mesurables du réchauffement climatique en Bretagne avec le phénomène bien décelable du «grignotage du littoral».

Faisant référence au rapport de synthèse de 2004  du Conservatoire du littoral  «Élévation du niveau moyen de la mer (...), tempêtes plus fortes et plus fréquentes (...), accélération de l'érosion des plages et des falaises (...), submersions temporaires ou permanentes sur les espaces côtiers bas (...), accentuation de la salinisation des eaux souterraines littorales.»

 Le Télégramme indique ainsi que «  l’on sait que si le niveau marin est en hausse depuis 200 ans, cette hausse n'est pas uniforme. Et a priori, moindre en Bretagne (2 mm par an à Brest contre une moyenne de 3 mm). Mais cette hausse est plus rapide sur les derniers 100 ans. » Avec l’augmentation prévisible  à l'horizon 2100, du niveau de la mer de 30 à 60 cm, la menace est bien réelle notamment pour l'Ile de Sein.

Pour Brigitte Bornemann-Blanc, déléguée générale des entretiens Sciences et Ethique et  gérante de 3B Conseils (cf. interview au site de Thalassa) : « Les changements climatiques ont certes toujours existé dans les cycles d’évolution de notre planète comme dans l’histoire de l’Humanité. Nous avons cependant interféré dans les échelles de temps et ce fait est une résultante de l’activité humaine au cours du dernier siècle avec ses conséquences sur les peuples, la faune, la flore… ».

Pour en savoir plus  consulter les archives des entretiens Sciences et Ethique


Sources : Le Télégramme de Brest / RH – 3B Conseils
Illustration : CNRS / Géomer/ Le Télégramme