mardi 2 février 2010

Interdiction du commerce du thon rouge : la France favorable

La décision semble désormais imminente ….

C’est en effet dans quelques jours que la France devrait annoncer son engagement en faveur d'une interdiction du commerce international du thon, selon des informations émanant du ministère de l'écologie, de l'énergie du  développement durable et de la mer (MEEDDM).

Ainsi, en proposant d'inscrire la pêche au thon rouge à l'annexe 1 de la convention de l'ONU sur le commerce international des espèces menacées d'extinction (Cites), la France rejoint l’initiative lancée par la principauté de Monaco.

Cette décision française est particulièrement attendue par la Commission européenne, dont l’objectif est de recommander à l'ensemble des Etats membres de l’Union, l'inscription du thon rouge de Méditerranée à l'annexe 1 de la CITES.  Un tel soutien de la France  peut-être  décisif en raison du nombre de voix qu'elle détient au sein de l'UE.  A cela s’ajoute  la décision de l'Italie prête à suspendre sa pêche pendant un an.

C’est en septembre 2009 que la Commission européenne avait proposé aux 27 Etats membre de l'Union européenne de soutenir cette proposition, laquelle n’avait pu aboutir en raison de l’hostilité des pays riverains de la Méditerranée dont la France, et l’Italie à l’époque. Les pays méditerranéens invoquaient alors l'insuffisante connaissance des stocks halieutiques.

Dès lors le choix de la France va considérablement changer la donne à deux niveaux. Tout d’abord à l’échelon européen, les autres pays riverains de la Méditerranée (Espagne, Grèce, Malte et Chypre) hostiles à une telle mesure se retrouveront isolés. C’est aussi à l’échelon international que ce changement va être examiné attentivement car ce bouleversement de la position  européenne pourrait permettre d'atteindre plus facilement la majorité des deux tiers lors de la réunion de Doha qui réunira du 13 au 25 mars les 175 pays membres de la convention.

Reste que la décision français n’est pas neutre sur le plan économique pour les pêcheurs, notamment pour la trentaine de gros thoniers qui travaille essentiellement pour l'exportation. Actuellement 80 % des prises effectuées en Méditerranée sont exportées vers le Japon.

C’est ce qui explique sans doute le souhait prêté à la France d’obtenir un sursis de «douze à dix-huit mois» avant l'entrée en vigueur de la mesure pour mettre en œuvre des aides à la reconversion et l'obtention d'une zone exclusive de pêche, des conditions essentielles pour le ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche en vue d'un accord de la profession.

Sources : RH – 3B conseils