mardi 16 février 2010

Vers la création d'une autorité scientifique internationale sur la biodiversité ?


La Convention sur la diversité biologique (CDB) adoptée en juin 1992 à Rio de Janeiro, et signée par 168 pays, entendait enrayer l’érosion de la biodiversité à l’horizon 2010. 
Force est de constater que les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous  et que loin d’avoir produit ses effets, la perte de la biodiversité  se poursuit  de façon dramatique.

C’est la raison pour laquelle de plus en plus de voix  s’élèvent  en cette année internationale de la biodiversité pour réclamer la mise en place d’une « Haute autorité scientifique » mondiale sur ce sujet à l’image de ce qui a été fait pour le climat avec le GIEC.

Les effets dévastateurs  que fait peser la réduction de biodiversité dans le monde conduit désormais bon nombre d’Etats à se mobiliser comme l’indique  les prises de position lors du lancement de l'année internationale de la biodiversité  à Paris, sous l'égide de l'Unesco.

Pour  la secrétaire d’Etat à l’écologie, Chantal Jouanno  « Il faut que cet organisme voit le jour en 2010 ». Dès lors reste à établir un constat partagé par tous  au travers d'indicateurs reconnus et chiffrer la valeur économique des services rendus à l'homme par la biodiversité.

La secrétaire d’Etat affirme qu’aujourd’hui « près des deux tiers des écosystèmes sont actuellement exploités au-delà de leurs capacités et la moitié des espèces vivantes connues pourrait disparaître d'ici un siècle ».

Avec beaucoup de volonté les Etats peuvent y parvenir et l’Europe notamment a déjà établi des bases  pouvant servir de références et d’indicateurs à l’échelon international. C’est le cas notamment du Rapport de Pavan Sukhdev   établi pour le compte de l’Union européenne, qui évaluait en 2009, le coût de la seule déforestation à 1350 milliards de dollars par an pour l'estimation la plus basse et à 3100 milliards pour la plus haute, ce jusqu'en 2050.

Autre rapport celui de Bernard Chevassus-au-Louis  publié en avril 2009,  pour la France  qui considère que « la perte des services écologiques pourrait atteindre  jusqu'à 7 % du produit intérieur brut mondial en 2050, ou encore 13 938 milliards d'euros par an ».




Pour aller plus loin sur la Biodiversité marine  retrouver les  comptes-rendus des entretiens Science et Ethique 2006  sur le thème  « la biodiversité du littoral".

Lire également l’article du blog du 18 décembre 2009 « Brest capitale maritime de la biodiversité 2010 »

Sources :  MEEDDM / Unesco / RH – 3B Conseils