lundi 12 avril 2010

Futur port de plaisance de Roscoff : poursuite des travaux


Le futur aménagement du port de plaisance de Roscoff de 600 places (40 millions d’euros), avait fait l’objet des vives polémiques sur le plan environnemental en raison de la présence sur le site retenu d’herbiers.

Pour Bretagne Vivante-SEPBN (Société pour l'étude et la protection de la nature), les travaux d’aménagement sont de nature à perturber fortement les lieux proches de deux sites Natura 2000 (il est prévu notamment l’enlèvement de 25 000m3) – et déranger les populations d'oiseaux de la baie de Roscoff et menacer les bancs de maërl.

C’est ainsi que Bretagne Vivante avait saisi le tribunal administratif de Rennes en déposant deux requêtes pour obtenir d’une part l’annulation du chantier et d’autre autre en référé pour la suspension de l’arrêté du préfet du 26 octobre 2009 autorisant le démarrage des travaux commencés mi-février.

Dans son ordonnance, le Tribunal administratif a souligné qu’il n’existait «d'éléments précis pour justifier d'une atteinte grave et immédiate résultant de l'arrêté contesté» et que «le site du projet est localisé en dehors des espaces classés Natura 2000, les premiers îlots se situant à environ 4.000m». De fait les travaux peuvent continuer.

La procédure en cours sur le fond du dossier sera poursuivie comme l’indique François de Beaulieu, secrétaire général de l’association Bretagne vivante pour qui «on veut entendre l’argumentation juridique qui valide les études d’impact menées par la chambre de commerce sur cette zone classée Natura 2000.»

Dès le 7 avril, six plongeurs et deux biologistes marins ont commencé le repérage des herbiers situés dans la zone du futur port de plaisance, afin de procéder à leur transfert vers un nouveau site.

Deux visions s'opposent :

Pour la CCI de Morlaix « cet herbier va être réimplanté dans une zone compatible avec le développement de l'espèce, dans l'enceinte du port qui se trouve en dehors de la zone Natura 2000 », en l’accompagnant d’un suivi scientifique durant dix ans.

Pour Bretagne Vivante au contraire, « un herbier est fonctionnel là où il est. Déplacer des tâches d'herbiers dans une autre zone, ça ne revient pas à créer un habitat utile pour les crevettes et les poissons. De plus, ils peuvent enlever les bulbes mais ils n'ont pas le droit de les réimplanter en zone Natura 2000. On ne sait pas du tout où ils vont les remettre ».

Affaire à suivre.....


Sources : Ouest-France / Le Télégramme / RH – 3 B conseils