mercredi 28 avril 2010

Algues vertes : lancement de la campagne de ramassage en Côtes d’Armor



Si le débat sur les algues vertes n’est pas récent, il reste cependant très sensible car il interpelle notamment tout un pan de l’économie régionale, les modes de production agricole certes mais pas exclusivement.

Dès la fin des années 1960 certaines parties du littoral breton - principalement les baies de Lannion, de Saint-Brieuc, et de Douarnenez -, sont ainsi touchées par une augmentation des échouages d’algues vertes sur le rivage, suscitant rapidement les premières prises de conscience du phénomène de marées vertes au début des années 1970.


Si l’eutrophisation, à l’origine de cette manifestation apparaît rapidement être issue des pratiques agricoles intensives, cette activité ne saurait être stigmatisée. En effet, la mauvaise gestion des stations d’épurations et/ou le mauvais état des systèmes d’assainissement contribuent largement à accentuer ce phénomène.

Mais c’est essentiellement à partir des années 1980 que ces problèmes entraînent des nuisances importantes pour les communes impactées, perturbant les différents acteurs et secteurs économiques du littoral.

La dégradation des algues sur l’estran engendre en effet une gêne visuelle, olfactive et sanitaire en dégageant de l’hydrogène sulfuré, non seulement nauséabond mais aussi néfaste pour les espèces vivantes du milieu. 

Afin de remédier à cette problématique, plusieurs solutions ont été envisagées : ramassage, compostage, épandage, mise en dépôt, lutte en amont contre l’eutrophisation… Autant de mesures qui engendrent un coût considérable, qui incombe jusqu’à présent pour une grande part aux collectivités territoriales.

En Aout 2009, le Premier ministre était venu constater la propagation de l'algue verte Ulva sp communément appelée Ulve ou laitue de mer sur la plage de Saint-Michel-en-Grève dans les dans les Côtes-d'Armor : des algues vertes qui se développent surtout entre mai et octobre, lorsque les eaux du littoral se réchauffent.
Elles s'échouent sur les plages, et en se décomposant, elles peuvent émettre des gaz toxiques. Les tissus contenant du soufre dégagent ainsi de l’hydrogène sulfuré, gaz très dangereux pour la santé.

C’est lors de ce déplacement à Saint-Michel-en-Grève, le 20 août dernier que François Fillon avait annoncé le lancement d'une mission interministérielle chargée de proposer un plan de lutte contre les algues vertes, un plan doté de 134 millions d'euros (voir article du blog du 4 février 2010) sur la période 2010-2014   qui se décline autour de trois axes en trois points :  la gestion les algues échouées, la réduction des flux de nitrate vers les côtes et l’amélioration des connaissances du phénomène.

Dans la baie de Lannion-Trégor où la communauté d'agglomération a reçu délégation des communes littorales concernées, un certain nombre de nouveaux dispositifs ont donc été retenus cette année avec une problématique pour les élus locaux : comment ramasser plus et mieux, afin de contenir, voire éliminer, les risques sanitaires liés à la décomposition des végétaux marins?

L'épandage, solution privilégiée encore cette année, tiendra compte des valeurs agronomiques des végétaux et sera inscrit au cahier de fertilisation des exploitants.
Sur les sites de Saint-Michel-en-Grève et de Plestin-les-Grève, une expérience sera également menée au large des côtes où une dizaine de prototypes de collecteurs seront déployés, du 15 juin au 15 août, afin de déstocker au maximum les plages.

Reste une question épineuse celui du financement des opérations puisqu’en effet, et contrairement la participation du conseil général des Côtes d’Armor est pour 2010 suspendue..
Les élus locaux se retournent donc vers l’Etat pour la prise en charge des frais de ramassage.

Relire également l'article du blog du 24 août 2009.

Sources : Télégramme / RH - 3B Conseils