lundi 6 septembre 2010

Tara-Océans boucle sa première année d’expédition océanographique




Nous évoquions sur le blog il y a un an (voir article du 3/09/2009) le départ de la mission autour du monde, pour une durée de trois ans de Tara-Océans, la goélette océanographique qui réalise depuis six ans maintenant des expéditions en faveur de l’environnement.
La précédente : 18 mois de dérive sur la banquise. De septembre 2006 à mars 2008 (programme scientifique européen Damoclès), dans le cadre de l'Année polaire internationale, Tara avait effectué une dérive arctique mémorable, (prisonnière de la banquise) entre la Sibérie et le Spitzberg.


La goélette océanographique Tara Océans vient donc de conclure sa première année d’expédition qui l’a menée au cours de 34 escales de Lorient au Cap en Afrique du Sud, sur un périple de plus de 50.000km sur l'Atlantique, la Méditerranée, la Mer Rouge, la Mer d'Oman et l'océan Indien.

Les différentes missions de Tara ont pour objet la recherche scientifique relative à l’impact du réchauffement climatique sur les écosystèmes, mais également de sensibiliser le grand public aux questions environnementales et de diffuser les données scientifiques à des fins éducatives.

Avec cette mission engagée en septembre 2009, pour une durée de trois années, «Tara Océans» entend observer les micro-organismes marins impliqués dans le processus de piégeage et de stockage du gaz carbonique avec notamment la très performante rosette CTD (Conductivity Temperature Depth), mise au point au laboratoire océanographique de Villefranche-sur-Mer.



Depuis septembre 2009, 70 scientifiques appartenant à de grands laboratoires de recherche internationaux, se sont relayés pour recueillir des milliers d'échantillons de plancton et de phytoplancton, de micro-organismes marins (virus, bactéries, larves de poisson, plancton mais aussi coraux) à l'origine de la vie sur la planète.

Les concepteurs du projet rappelaient que « 98 % de la biomasse des océans est constituée de micro-organismes et que l’on ne connaît pas 10 %. Le plancton a un rôle important, par la photosynthèse. A travers ce processus, l’océan assainit l’atmosphère, il y a un équilibre permanent entre atmosphère et océan. Pourtant on ne connaît pas grand-chose de ces échanges. On s’achemine vers une acidification et un réchauffement des océans : quel est l’impact de l’augmentation de la température des océans, de l’augmentation du carbone dans l’atmosphère et les océans ? Notre objectif est de traverser le maximum d’océans et d’accumuler des échantillons pour pouvoir les comparer et comprendre au bout du voyage le fonctionnement des écosystèmes et pouvoir anticiper ce qui se passera plus tard ».


L’approche est donc multidisciplinaire et l’enjeu est de comprendre l’écosystème dans son ensemble.

L’équipage est relevé tous les trois mois, comme les quatre membres de l'équipe médias chargée de réaliser trois documentaires grand public. Quant aux scientifiques, leurs vacations seront en moyenne de trois semaines. Avec cinq scientifiques à son bord en permanence et une centaine d'autres qui suivront la mission à terre, Eric Karsenti, directeur scientifique de l'expédition, considère qu’ils pourront « étudier en détail toute la chaîne du vivant ».

Tara Océans va désormais faire route vers Rio de Janeiro, première escale en Amérique Latine de cette deuxième année d'expédition océanographique inédite.

Cette seconde année dans l'hémisphère sud conduira Tara du Brésil, à l’Argentine, la Terre de Feu et la péninsule antarctique, puis mettra le cap sur le Pacifique avec les côtes chiliennes, l'île de Pâques, les Galapagos, avant de faire route vers les Îles Marquises, Papeete et enfin la Nouvelle-Zélande, le terme de la deuxième année de mission.

Article RH 3B Conseils
Sources Mission Tara Océans
Photo fond Tara