lundi 29 novembre 2010

Climat : après l'échec de Copenhague, les négociations de la dernière chance à Cancun



Un an après Copenhague (COP 15), les 194 pays impliqués dans les négociations sur le climat se réunissent, à Cancun (Mexique) - COP 16 - durant 12 jours pour de nouvelles discussions sur la lutte contre le changement climatique - à compter de ce lundi 29 novembre et jusqu’au 10 décembre-.

Les débats de cette seizième conférence des parties sur le climat, seront sans doute âpres et sont perçus comme les négociations de la dernière chance pour restaurer la confiance et doivent impérativement redonner élan et crédibilité à ce long processus, initié sous l’égide l'ONU, il y a 18 ans, afin de trouver une réponse au défi du changement climatique.

Il y a un an, la conférence des Nations–Unies sur le climat de Copenhague, avait frôlé l’échec et produit qu’un accord a minima par une vingtaine de chefs d'Etat, fixant un objectif de limitation du réchauffement à 2 degrés, sans calendrier et les véritables moyens pour y parvenir.

Pour la nouvelle Secrétaire exécutif de la convention-cadre des Nations unies pour le changement climatique, Christiana Figueres (qui a succédé à Yvo de Boer) la nouvelle philosophie de ces négociations consiste à "Aller pas à pas, construire un accord après l'autre" pour elle il est clair après Copenhague « qu'il n'y a pas d'accord miraculeux qui va résoudre le problème du changement climatique". Néanmoins, si "la planète est généreuse, nous ne pouvons pas lui demander d'attendre plus longtemps", a-t-elle ajouté. "L'urgence augmente chaque jour", a-t-elle souligné, appelant les parties à faire preuve "d'engagement" et de "compromis".

A Cancun les regards se porteront vers les Etats-Unis et la Chine, les deux principaux émetteurs de CO2 de la planète, qui arrivent les mains vides à ces négociations. Rappelons qu’en octobre dernier lors de la dernière réunion préparatoire de Tianjin (nord-est de la Chine) ces deux protagonistes avaient quitté les débats, s'accusant mutuellement de bloquer les négociations. Dès lors un accord même modeste, n'est pas assuré. (Relire également l'article du 15/06/2010)

Un texte a été établi pour servir de base aux négociations de Cancun prévoyant d'aborder des thèmes comme la déforestation – et le mécanisme REDD+ qui consiste à verser des compensations financières aux pays qui réduisent la dégradation de leurs forêts –, le marché de quotas d'émissions de CO2 ou les mesures d'adaptation.

A Cancun on attendra donc des avancées concrètes sur ces points importants comme la lutte contre la déforestation ou la création d'un Fonds vert, par lequel doit transiter une partie des 100 milliards de dollars (75 milliards d'euros)par an promis d'ici 2020 aux pays les plus pauvres.

A Copenhague en effet les pays industrialisés se sont engagés à fournir 100 milliards de dollars par an aux pays les plus pauvres d'ici à 2020. Une partie significative de ces fonds devrait transiter par le Fonds vert. Les pays en développement souhaitent que le Fonds vert soit rattaché à l'ONU, d'autres comme les USA veulent lui donner plus d'indépendance et un rôle d'appoint aux fonds déjà existants.
La question de l'origine de ces fonds se pose aussi : le groupe consultatif de l'ONU préconise des "financements alternatifs", comme des taxes sur les transports et les transactions financières.


Pour retrouver les enjeux du changement climatique, des énergies fossiles et des énergies renouvelables de la mer, de l’aménagement des villes et ports de demain consulter les archives des entretiens Science et Ethique :


2009 « L'Heure bleue ; le changement climatique et les énergies de la mer »

Article RH 3B Conseils
Source AFP / Le Monde