jeudi 30 juin 2011

Pour une gestion durable du littoral : un débat sur l'impact des activités humaines sur les écosystèmes marins


Si la gestion des espaces côtiers n'est pas une compétence attribuée par l'État à la Région, la Bretagne a très vite souhaité s’emparer de cette question sensible pour son environnement.

Pionnière en la matière, la Région Bretagne est la première Région maritime française à s'être ainsi dotée d’un tel outil de GIZC – gestion intégrée des zones côtières – auquel près de 200 collectivités (villes et Départements, structures professionnelles et associatives…) se sont également ralliés.

Pêche, conchyliculture, construction navale, biotechnologies mais aussi tourisme, loisirs ou constructions immobilières, toutes ces activités ont un impact sur l’espace côtier.

Avec plus de 3 000 km de côtes et alors que 95% de sa population vit à moins de 60 km de la mer, en Bretagne - plus qu’ailleurs-, chacun a un rôle à jouer pour préserver et valoriser la zone côtière. La Région Bretagne a bien compris que, les intérêts recherchés étant souvent contradictoires, seules des actions cohérentes menées avec une vision d’ensemble partagée permettront le développement durable de la zone côtière où cohabitent de nombreuses activités sont aujourd’hui sous pression.

C’est pourquoi la région a élaboré avec l’ensemble des acteurs concernés et après une large concertation en 2006-2007, une Charte des espaces côtiers bretons - adoptée par le Conseil régional en décembre 2007-, posant les bases d’une gestion durable de la zone côtière. ( Télécharger la Charte des espaces côtiers )

Face à la dégradation que subit la zone côtière, et aux enjeux économiques, sociaux, naturels et culturels portés par les espaces côtiers de la Bretagne, la Région a donc défini un nouveau modèle de développement durable garantissant le maintien du potentiel écologique des espaces côtiers bretons et conciliant les intérêts de l'ensemble des acteurs (élus, administrations, représentants socioprofessionnels, usagers, associations de protection de l'environnement, scientifiques...).

La Charte (*) fixe les règles d'une gestion nouvelle pour que la zone côtière s'inscrive durablement à la fois comme un espace de travail, un lieu de vie et un réservoir de biodiversité.

Isabelle Thomas, vice-présidente du Conseil régional de Bretagne chargée de la mer et de la protection du littoral, donnera une conférence sur " La charte des espaces côtiers bretons" élaborée par la région Bretagne, le mardi 5 juillet à 20h30, à l'espace Mathurin Méheut de Roscoff.

Cette conférence organisée par la Station biologique de Roscoff (CNRS/Université Pierre et Marie Curie) est proposée au grand public dans le cadre du projet européen Interreg Marinexus. Il porte sur l'impact des activités humaines sur les écosystèmes marins.



Revoir l'intervention d'Isabelle Thomas aux entretiens Science et Ethique en 2007 au cours de la table-ronde "Gouvernance et aménagement du territoire : articulation entre les plans Energie français, la Gestion Intégrée des Zones Côtières en Bretagne et les Chartes des espaces côtiers en Bretagne" ICI
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(*) Dix thèmes d'actions prioritaires ont été élaborés.
1. Renforcer l'ambition maritime des Bretons ;

2. Inscrire les activités maritimes et côtières dans une logique de développement durable ;

3. Promouvoir des activités touristiques et nautiques durables ;

4. Maîtriser l'urbanisation et promouvoir de nouvelles formes d'urbanisation, d'architecture et de circulation sur le littoral ;

5. Améliorer la préservation et la valorisation du patrimoine naturel de la zone côtière ;

6. Garantir la qualité des paysages côtiers ;

7. Accélérer la restauration de la qualité des masses d'eau côtières ;

8. Améliorer la sauvegarde de la vie humaine et la gestion des risques environnementaux en zone côtière ;

9. Garantir la préservation et la valorisation du patrimoine culturel maritime ;

10. Mettre en œuvre une stratégie de développement durable des îles bretonnes.





Article : RH - 3B Conseils
Sources : Région Bretagne / 3B Conseils

mercredi 29 juin 2011

Premier bilan des investissements d’avenir

Présentant un premier bilan des investissements d’avenirprogramme lancé en 2009 découlant du grand emprunt – le président de la République a indiqué qu'une vingtaine de milliards d'euros, sur un total de 35 milliards, auront été engagés d'ici fin 2011, et que «près de 1500 projets avaient été déposés en un an et demi ».
Il a en outre confié son espoir de voir in fine ces 35 milliards d'euros investis par l’Etat, s’élever à 60 ou 65 milliards d'euros, grâce aux cofinancements des entreprises et des collectivités territoriales et locales.


A l’examen des projets qui ont été retenus par les jurys internationaux des inégalités territoriales très fortes sont apparues ou ont été renforcées.
Les financements se concentrent en effet dans un nombre restreint de régions, déjà à forte concentration scientifique.

Ainsi des voix se sont élevées parmi les universitaires de l’Ouest mais également en la personne de Louis Vogel, président de la Conférence des présidents d’Universités (CPU) pour regretter que, dans cette première vague d’appels d’offres du Grand emprunt, le Grand Ouest de la France n'ait guère été pourvu.

Le président Vogel déclarait il y a peu « les lauréats se concentrent en région parisienne, en Alsace, en Rhône-Alpes et un peu dans le Sud. En revanche le Grand Ouest , une partie de l’est ou le nord de la France sont désertés ».

Certains parlant d’un délaissement de l’Ouest de la France, tous assurent en tout cas que ces régions entendent bien se rattraper dans les mois à venir et faire reconnaître leur potentiel scientifique.
Pour le président de la CPU en l’état actuel « il s’agit d’une « photographie » de l’état des forces scientifiques françaises et non à une vision prospective de la recherche à vingt ans ».

Retour sur les projets du Grand Ouest :
Les régions Bretagne, Pays de la Loire et Basse-Normandie ont été dotées de 86 millions d’euros pour des projets d’excellence :
- les laboratoires d’excellence (Labex) à Brest, Rennes et Caen : le labex Mer "Océan dans le changement" (Brest) dans de la recherche marine, le labex Comin Labs (Rennes) pour l’informatique à Caen pour l’énergie ; ( Relire les articles du blog du 28/03/2011 et du 29/03/2011)
- le projet d’Institut de recherche technologiques (IRT) Jules Verne à Nantes.

Quant au projet B-Com piloté depuis Rennes - destiné notamment à la téléphonie du futur - s’il n’a pas été retenu dans un premier temps par le jury de sélection ce dernier a fortement sollicité les industriels y investir davantage. (Relire l'article du blog du 24/03/2011).

Une seconde vague de projets devrait être sélectionnée dans les prochains mois avec, on l’espère des engagements forts pour l’Ouest. C'est dans ce cadre que sera attendu la reconnaissance du projet France Energies Marines dans le cadre de l’appel à projets au titre des investissements d’avenir pour la constitution d’un Institut d’Excellence des Energies Décarbonées (IEED) à Brest (Relire article du 2/06/2011).

Article RH 3B Conseils
Sources : Grand emprunt / ministère de la Recherche / Ouest-France

lundi 27 juin 2011

Un réseau européen d’observation et de données du milieu marin : EMODnet

Nous évoquions dans l’article du blog du 20 décembre 2010 la mise en place du réseau Esonet (European Seafloor Observatory Network) - créé en 2007 par l’Union européenne et coordonné par l’Ifremer - qui vise à l'implantation dans les prochaines années sur douze sites sous-marins en Europe d'observatoires permanents placés au fond des océans pour surveiller la mer en temps réel (relire l’article du 20/12/2010).


Rappelons qu’Esonet comprend un réseau d'observatoires fonds de mer permanents, pluri-disciplinaires implantés dans des zones clefs des marges continentales européennes, et s'intéresse particulièrement aux marges océaniques au-delà de la limite du plateau continental et jusqu'à des profondeurs de 4000 mètres.




L’Union européenne souhaite également mettre en place également un outil permanent à terme à l’ensemble des utilisateurs de consulter des données, observations statistiques concernant le milieu marin à l’échelon européen au travers EMODnet (European Marine Observation and Data Network).



En effet, cette idée initiée en avril 2009 a depuis donné lieu à des consultations auprès des scientifiques, experts et pouvoirs publics, et les premières bases de ce futur réseau européen ont été financés dans le cadre de la politique maritime intégrée.



Quelques 53 organisations différentes regroupées en six groupes de travail thématiques en train de développent actuellement les futurs axes d’action et de recoupement des informations et données pour EMODnet. Les consortiums qui collaborent à ce programme sont essentiellement constitués d’agences gouvernementales et d’organes universitaires, d’enseignement supérieur et de recherche.




- Comment exploiter le potentiel formidable de l’observation du milieu marins ?

- Comment en faire un outil permettant aux experts d’avoir un meilleur accès aux données marines ?

Telles sont les questions auxquelles les six groupes thématiques doivent répondre.



Quelques exemples :


Le groupe « hydrographie » produit une couche de données relative à la profondeur de l’eau sur une grille dont les côtés représentent 500 mètres environ. Ce groupe est dès lors en train de dresser un inventaire de relevés afin de déterminer les endroits où il serait possible d’agrandir encore la résolution et de guider les prochains relevés pour affiner la connaissance générale du milieu marin.



Le groupe « géologie » compile les cartes de sédiments marins pour des bassins maritimes complets à échelle d un millionième en reformatant les cartes existantes des différents services nationaux afin qu’elles utilisent des définitions analogues.



Le groupe « chimie » compile quant à lui les mesures de paramètres qui peuvent fournir une indication sur l’état écologique des eaux, conformément à la directive-cadre « stratégie pour le milieu marin ».



Le groupe « biologie » sert de « point d’accès au nœud européen de base de données du système d’information biogéographique des océans (Eurobis) » créé dans le cadre du projet décennal de recensement de la vie marine.
De nombreuses mesures nouvelles s’agrégeront à celles qui sont déjà connues et des travaux sont en cours pour faciliter la compilation des résultats et des relevés.



Le groupe « physique » compile les nombreux relevés de paramètres comme la température, la salinité, ou le niveau des océans. A terme il fournira des mesures pratiquement en temps réel.



Enfin, un groupe « données compilées » expérimente le réseau en traitant l’ensemble des informations disponibles afin d’estimer les propriétés physiques des habitants des fonds marins.



Jusqu’au présent, « chacun de ces six groupes thématiques, a couvert deux ou trois bassins maritimes. L’objectif est désormais de conclure des marchés à la fin 2013 afin de couvrir l’intégralité des mers européennes » selon le concepteurs du projet.

Dans le cadre de la mise en place de ce réseau d'observation et de données à l'échelle européenne, les travaux menées par les Aires marines protégées en France devraient trouver toute leur place et s'insérer dans ce programme européen d'observatiuon et de partage des connaissances.

La France souhaite contribuer également au renforcement du réseau d'aires marines protégées dans le monde et s'est engagée à désigner 20 % de ses eaux sous juridictions en aires marines protégées d'ici 2020.
Dans ce prolongement rappelons également l'un des résultats concrets de la forte implication de l'Agence des aires marines protégées et de son travail technique et de concertation au niveau international avec sur proposition de la France, l'engagement pris par les Etats-membres de la la Convention OSPAR de faire valoir dans toutes les enceintes internationales où ils sont représentés et de promouvoir la création des réseaux d'aires marines protégées dans toutes les mers du Globe (relire l'article du blog du 29/09/2010).

En effet, d'ores et déjà en Europe, pour faire face aux défis, les ministres d'OSPAR ont décidé de désigner six aires marines protégées en Haute-mer (au-delà des juridictions nationales), totalisant une surface de 285 000 km2. Ce réseau ainsi constitué représente une diversité de situations le long et de part et d’autre de la dorsale médio-atlantique. Plus que de simples zones reconnues pour leur intérêt en termes de patrimoine naturel, c’est un vrai réseau écologique qui a été mis en place. C'est la première initiative de ce genre dans le monde. Elle constitue un signal fort pour la communauté internationale, pour la préservation et la connaissance en matière de biodiversité.




Pour aller plus loin :





Retrouver l'intervention de François Gauthiez, directeur adjoint des Aires marines protégées aux entretiens Science et Ethique 2010 sur le thème "Politiques maritimes en Europe : gouvernance, ambitions".






(*) La Commission OSPAR qui a été instituée par la Convention OSPAR pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-est de 1992 a unifié et actualisé les Conventions d’Oslo de 1972 et de Paris de 1974. Elle réunit divers gouvernements du continent européen (Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Irlande, Islande, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède, Suisse) ainsi que la Communauté européenne.





Article RH 3B Conseils

Source : Commission européenne
Photo : EMODnet

vendredi 24 juin 2011

A partir du 22 août lancement de l'enquête publique pour le projet de création du parc naturel marin de l'estuaire de la Gironde



Rochefort - (France-UE) 24/06/2011- 3B Conseils -BB- Pour la quatrième fois depuis son installation le 16/10/2009, le comité de concertation pour l'étude d'un parc naturel marin de l'estuaire de la Gironde et les Pertuis charentais s'est réuni le 20 juin 2011 à Rochefort sous la présidence conjointe du vice-amiral d'escadre Anne-François de Saint-Salvy, préfet maritime de l'Atlantique, Xavier Desurmont, représentant le Préfet de la région Aquitaine et Julien Charles, secrétaire général de la préfecture de la Charente-Maritime et Pierre Leca de l'Agence des aires marines protégées.

Cette quatrième réunion a permis de présenter le texte des orientations de gestion amendé suite aux débats du troisième comité de concertation du 09 mai 2011 à La Rochelle.

Plusieurs participants ont souligné que l'État avait entendu certaines demandes comme la réécriture des orientations, la création de l'orientation spécifique de la pêche professionnelle et des modifications apportées à la composition du conseil de gestion.

Ce sera d'autant plus important que des projets de parcs d'énergies renouvelables de la mer sont en cours d'étude en attendant les appels d'offre et que le Grand Port Maritime de Bordeaux souhaite avoir un rôle très actif pour l'implantation des infrastructures.


La France a prévu de se doter de dix parcs naturels marins d’ici 2012, un engagement réaffirmé par le Ministère du Développement durable lors du Grenelle de l’environnement et celui de la mer.

Le projet sera soumis à enquête publique dans 117 communes de Charente-Maritime, Gironde et Vendée du 22 août au 22 septembre 2011. Un rapport devra être remis le mois suivant.

mercredi 22 juin 2011

Un constat alarmant sur la santé des océans



Placés sous l’égide de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et la Commission mondiale des aires protégées (*), 27 experts internationaux ont rendu public leurs travaux sur la santé des océans de la planète. Le constat est particulièrement alarmant.(Consultez le rapport).

La forte pression exercée sur les mers et océans du globe liées notamment au réchauffement climatique ou à la surpêche en sont largement la cause. Au point que les scientifiques rattachent de tels phénomènes aux « symptômes présents lors des phases d'extinctions massives qu'a connues la Terre ». La synthèse des travaux de ce groupe d’experts conclut, en effet, que «la combinaison des pressions exercées crée des conditions qui se retrouvent lors de chacune des précédentes extinctions de masse d'espèces de la Terre». Rappelons qu’au cours des derniers 500 millions d'années, cinq extinctions de masses sont survenues après des calamités naturelles, au cours desquelles plus de 50% des espèces existantes ont disparu.

Pour le directeur scientifique du Programme international sur l'état des Océans (Ipso) - Alex Rogers -, «les résultats sont choquants», ajoutant «en considérant l'effet cumulatif de ce que l'humanité fait subir aux océans, nous nous sommes aperçus que les conséquences sont bien plus graves que ce dont chacun de nous s'était rendu compte de son côté».

Les indicateurs sont donc au rouge : c’est le cas du réchauffement des océans et leur corolaire leur acidification lesquels conduisent à l'hypoxie (faibles niveaux d'oxygène). Les niveaux de carbone absorbé par les océans «sont déjà bien plus élevés aujourd'hui qu'à l'époque de la dernière extinction de masse d'espèces marines, il y a environ 55 millions d'années, lorsque près de 50% de certains groupes d'animaux d'eau profonde furent exterminés» indiquent les scientifiques. Pour eux les «océans du monde entier risquent fortement d'entrer dans une phase d'extinction des espèces marines».

Nous avons évoqués à plusieurs reprises dans ce blog les travaux de scientifique sur ces questions lors de leurs participation aux entretiens Science et Ethique.

Ce fut le cas notamment lors des entretiens Science et Ethique 2009 « l’Heure bleue : le changement climatique et les énergies de la mer » traitant des questions liées aux conséquences du changement climatique sur les océans, avec des interventions sur ce sujet :



- « Management du projet européen sur les conséquences du changement climatique : l'acidification des océans », par Lina Hansson, project manager du projet EPOCA (European Project on Ocean Acidifacation - Laboratoire d'océanographie de Villefranche sur Mer en partenariat avec Roscoff, l'IPEV...) ICI




- « Le rôle tampon de l’océan dans l’absorption du CO2 et conséquences dans le cadre du changement climatique", par Sabrina Speich, (Italie) chercheur au Laboratoire de Physique des Océans, LPO-IUEM-UBO ICI


S’agissant de la vitesse et le taux de dégénérescence dans les océans elles sont bien plus rapides que tout ce qui avait été prévu. Ils s'inquiètent de la surpêche, qui «a entraîné une réduction de certains stocks halieutiques commerciaux de plus de 90%, ou encore l'écoulement de nutriments agricoles qui ont déjà causé un déclin spectaculaire du bon état des océans.

«De nouvelles recherches suggèrent que des polluants, parmi les retardateurs de flamme chimique et les muscs synthétiques que l'on trouve dans les détergents, peuvent être retrouvés jusque dans les mers polaires», et passer ensuite dans la chaîne alimentaire issue des la mer.

. L'océan est «le plus grand écosystème sur Terre, qui maintient notre monde dans des conditions vivables», il s’agit par conséquent des effets sur l’ensemble de l’écosystème marin qui serait profondément affecté par l’impact du changement climatique, de l’acidification des océans sur cette vie sous marine : 98 % de la biomasse des océans est constituée de micro-organismes (on en connaît moins de 10 %).
Rappelons que le plancton a un rôle important, par la photosynthèse. A travers ce processus, l’océan assainit l’atmosphère, il y a un équilibre permanent entre atmosphère et océan. Que sera l’impact de l’augmentation de la température des océans, de l’augmentation du carbone dans l’atmosphère et les océans ?

Pour les auteurs du rapport c’est « l'adoption en urgence d'un meilleur système de gouvernance de la haute mer - encore très peu protégée mais qui représente la majeure partie des océans du monde entier - » qui doit être privilégiée.
Relire également les articles du blog où nous évoquions à plusieurs reprises les activités menées dans le cadre de l’OSPAR et notamment la mise en œuvre de l’évaluation complète de l’état de la santé de l’Atlantique Nord-Est (articles du 3/11/2009 du 15/02/2010 et 10/06/2010).

(*)Pour en savoir plus sur les aires marines protégées sur le plan international, relire l'article du blog du 29/09/2010


Pour aller plus loin :





- retrouver l'intervention de François Gauthiez, directeur adjoint des Aires marines protégées aux entretiens Science et Ethique 2010 sur le thème "Politiques maritimes en Europe : gouvernance, ambitions".



Article RH 3B Conseils
Sources : Ipso / Télégramme
Photo Ipso

lundi 20 juin 2011

Le CESER Bretagne inquiet pour la gouvernance de la mer et du littoral


Dans sa session du 16 juin dernier, le Conseil économique, social et environnemental régional de Bretagne (CESER) vient de voter un vœu, à l’unanimité relatif à la formalisation d’une politique nationale pour la mer et le littoral et ses conséquences pour la Bretagne. Il s'inquiète des conséquences pour la Bretagne des décrets relatifs au plan d'action pour le milieu marin et à la stratégie nationale pour la mer et le littoral

Le CESER rappelle ainsi que le décret traduisant en droit français la directive cadre « Stratégie pour le milieu marin » (décret n°2011-492 du 5 mai 2011) relatif au plan d’action pour le milieu marin prévoit l’élaboration et la mise en œuvre, à l’échelle de sous-régions marines, de plans d’action pour le milieu marin comprenant :
- une évaluation initiale de l’état écologique des eaux marines ; - la définition du bon état écologique pour ces eaux ; - des objectifs environnementaux en vue de parvenir au bon état écologique ; - un programme de surveillance ; - un programme de mesures fondées sur l’évaluation initiale, destiné à réaliser et maintenir un bon état écologique du milieu marin ou à conserver celui-ci.

Au regard de cette politique - où l’élaboration et la mise en œuvre des plans d’action pour le milieu marin relèvent de la compétence de Préfets coordonnateurs (le Préfet de la région Bretagne ne disposera pas de la responsabilité de Préfet coordonnateur) la Bretagne est concernée par trois sous-régions marines définies dans ce décret :
- la Bretagne Nord, jusqu’à la Pointe du Raz, est intégrée dans la sous-région Manche
Mer du Nord (sous la responsabilité du Préfet maritime de la Manche Mer du Nord et du Préfet de la région Haute-Normandie) ;
- la Bretagne Sud est intégrée dans la sous-région Golfe de Gascogne (sous la responsabilité du Préfet maritime de l’Atlantique et du Préfet de la région Pays de la Loire) ;
- les eaux de la mer d’Iroise sont intégrées dans la sous-région des Mers celtiques (responsabilité du Préfet maritime de l’Atlantique et du Préfet de la région Pays de la Loire).

Le CESER Bretagne rappelle que « ce décret prévoit que les collectivités territoriales, les chambres consulaires, les agences régionales de santé, les comités des pêches maritimes et des élevages marins, les comités régionaux de la conchyliculture et les associations de protection de l’environnement ne seront consultés, pour avis, que quelques mois avant l’achèvement des plans d’action, leur élaboration étant confiée uniquement aux représentants de l’Etat et à leurs services. »

Le cadre réglementaire tel qu’il est défini prévoit également qu’à cette organisation en trois sous-régions viendront se superposer un découpage et une gouvernance par façades maritimes, proposés lors du Grenelle de la mer et repris dans la loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement, comme échelons de mise en œuvre de la Stratégie nationale pour la mer et le littoral.

Un second décret - en cours d’élaboration - définira le format de ces façades et la gouvernance qui sera mise en œuvre pour élaborer les documents stratégiques de façade. « Ces façades maritimes devraient s’appuyer, non pas sur les sous-régions marines (décrites ci-dessus) , ce qui aurait traduit une certaine cohérence, mais sur les contours des Directions interrégionales de la mer (DIRM), à savoir :
- une façade Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Haute-Normandie et Basse-Normandie, calquée sur la DIRM Manche Est Mer du Nord dont le siège est au Havre ;
- une façade Bretagne et Pays de la Loire, calquée sur la DIRM Nord Atlantique Manche Ouest, dont le siège est à Nantes ;

- une façade Poitou-Charentes et Aquitaine, calquée sur la DIRM Sud Atlantique, dont le siège est à Bordeaux. »


le CESER de Bretagne dans la présentation du vœu qu’il vient de voter indique s'agissant des enjeux d’une politique maritime intégrée pour la Bretagne, que "dans ses rapports, avis et vœux, notamment sur la gestion concertée du littoral et la politique maritime intégrée (2004 et 2007), le CESER a toujours insisté sur la nécessité d’engager des démarches partagées, avec différentes modalités de concertation assurant une meilleure participation de l’ensemble des acteurs concernés par la gestion de la zone côtière, Etat, collectivités et acteurs socioprofessionnels. Il a également insisté sur la mise en réseau des acteurs, et notamment des porteurs de projets, qui permet de mutualiser les compétences et de s’enrichir des expériences des autres. Il a ainsi rappelé à plusieurs reprises l’importance de reconnaître et de s’appuyer sur l’existant.

La charte des espaces côtiers bretons, adoptée en 2007, répondait à ces préconisations émises par le CESER. Elle avait d’ailleurs été lauréate de l’appel à projets lancé par la DATAR pour la gestion intégrée des zones côtières, et soulignée à cette occasion comme pouvant préfigurer le rôle de l’échelon régional dans la mise en œuvre d’une gestion intégrée des zones côtières. Le CESER avait par la suite souligné l’exemplarité de cette démarche. Dans son analyse des conditions de succès du déploiement des énergies marines en Bretagne (2009), le CESER avait par ailleurs appelé de ses vœux que la Conférence régionale de la mer et du littoral, prévue dans la charte des espaces côtiers bretons et installée en 2009, se saisisse du sujet, afin d’initier une convergence entre Etat et Conseil régional sur cette question importante pour la Bretagne."

Le CESER se félicite d'ailleurs que cette instance - co-présidée par le Préfet maritime de l’Atlantique, le Préfet de la région Bretagne et le Président du Conseil régional de Bretagne - ait rempli son rôle en définissant, en concertation avec les acteurs concernés et dans le respect des compétences de chacun, les zones possibles pour l’implantation de l’éolien offshore posé (pour en savoir plus sur les énergies marines consultez le blog des énergies de la mer)

Il poursuit en précisant que "la disparition de la Direction régionale des affaires maritimes, la localisation de la DIRM à Nantes, ainsi que les menaces récurrentes qui pèsent sur l’enseignement maritime en Bretagne, constituent des signes inquiétants d’une sous-estimation du poids et des enjeux maritimes de la Bretagne, très préjudiciables à la réalisation de ses ambitions.
Mais avec ces deux décrets, au nom d’une nouvelle stratégie nationale pour la mer et le littoral et d’une «gouvernance renouvelée » qu’avait appelée de ses vœux le Comité interministériel de la mer de décembre 2009, ce sont tous les dispositifs existants à l’échelle locale et régionale, les engagements et les projets des acteurs des territoires, et la gouvernance patiemment construite au cours du temps qui se voient remis en question."


Le Vœu du CESER de Bretagne pour une gouvernance renouvelée de la mer et du littoral :

« Tout en appuyant fortement la nécessité de parvenir à un bon état écologique des eaux marines et côtières, et en prenant acte du découpage imposé par la directive cadre « Stratégie pour le milieu marin », le Conseil économique, social et environnemental régional de Bretagne s’inquiète des conséquences des deux décrets mentionnés plus haut sur la cohérence, l’opérationnalité et l’efficacité de la politique maritime nationale et de sa déclinaison en Bretagne, mais aussi des conséquences sur les nombreuses initiatives relatives à la mer et au littoral prises en Bretagne, à différents niveaux et par différents acteurs, depuis de nombreuses années.

Ainsi, s’il partage les objectifs à atteindre, il s’inquiète fortement des options organisationnelles retenues et des moyens et méthodes proposés pour les atteindre, qui relèguent au statut de « spectateurs » ceux qui étaient « acteurs » et vont à l’encontre même du principe de politique maritime intégrée.

Le CESER appuie l’idée de pouvoir expérimenter et innover, proposition qui concluait sa contribution de juin 2007 "Pour une politique maritime en Bretagne ». C’est pourquoi il s’associe pleinement au souhait du Conseil régional de pouvoir expérimenter, en Bretagne, une gouvernance renouvelée de la mer et du littoral, en faisant évoluer la Conférence régionale de la mer et du littoral, instance associant Etat, Région et acteurs des territoires, vers une instance opérationnelle chargée de la déclinaison et de la mise en œuvre des objectifs nationaux, en cohérence avec les projets menés à l’échelle locale et à l’échelle des façades maritimes, pour peu que celles-ci soient elles-mêmes définies en cohérence avec les sous-régions marines.
"

Article RH 3B Conseils
Sources : CESER Bretagne

samedi 18 juin 2011

Moulins et océans pour les Journées "européennes du patrimoine" et "de Pays des moulins"



photo de Christine Naud/3B Conseils

BRETAGNE - (France) - 18/06/2011 - 3B Conseils - BB

Pour la 28e édition des Journées européennes du patrimoine, le thème 2011 est le «voyage du patrimoine» et révèle une dimension souvent mésestimée : l’extraordinaire vitalité d’un patrimoine national qui s’est toujours constitué grâce aux circulations des oeuvres et des artistes, aux contacts entre des courants et des cultures esthétiques différentes, aux influences qui ont permis de faire se croiser les regards et d’inventer de nouvelles formes.

Il y a aussi 14è Journée du Patrimoine de Pays et des moulins

Vous pouvez découvrir sur le blog médias des énergies de la mer, l'article de Francis Rousseau sur et découvrez des Moulins à marées en Bretagne comme celui de Trégastel et de Ploumanac’h, partenaires des entretiens "Science et Ethique, journées Découverte"


Le moulin à marée du Grand Traouïero "Grande Vallée" ou "Trov Meur" est situé au fond du port de Ploumanac'h, entre la chaussée du Port et l'étang des Traouiero. Ce moulin est établi sur un champ de failles. L'édification du moulin à marée de Trégastel date de 1375

La digue et le moulin ferment le bras de mer de la partie maritime de la vallée du Grand Traouïero, où coule le ruisseau de Kerougant. L'étang en aval de la vallée couvre 3 ha, encombré de chaos granitiques au contraire de la vallée, en amont des carrières. La hauteur de la chute d'eau est de 3 mètres.

Le mécanisme : Deux roues verticales de 5 mètres de diamètre en chêne, avec des palettes en hêtre, entraînaient un arbre en chêne, reposant sur deux paliers en granit. Un rouet en bois engrenait avec une "lanterne". Un pignon en bois et en fer pouvait tourner sur un axe vertical en bois. Cet arbre reposait sur une poutre transversale, réglable en hauteur par un axe métallique, maintenu par un coussinet. Du côté est, cet axe entraînait directement la meule posée sur une dalle en granit pour moudre les céréales destinées au bétail.

Chaque meule mesure 1, 65 m de diamètre et 0, 30 m d'épaisseur : la gisante et la courante. Elles sont plâtrées
et cerclées. Du côté ouest, l'axe entraînait une grande couronne en fonte, conduisant 2 couronnes plus petites, solidaires des
axes des meules. Ces meules reposaient sur un chantier ou beffroy (poutres de chêne), qui les surélève de 50 cm afin de recueillir la farine dans un grand bac, puisée ensuite par un élévateur à godets vers la bluterie à l'étage supérieur.
Les coffres des meules ou archures sont à huit pans. La "cage d'écureuil" pour soulever la meule courante pour le
rhabillage, reposait sur les paliers, au niveau des sablières. De grosses poutres supportaient l'étage de la bluterie.

Pour en savoir plus :

entretiens Science et Ethique, Journées "Découverte" Dossier documentaire sur les Moulins à Marées réalisé par 3B Conseils avec la Maison du Littoral.

A vos agendas !
Lundi 10 et mardi 11 octobre 2011, les partenaires des Journées "découverte" qui se tiendront à Perros-Guirec et Pleumeur-Bodou sont La Maison du Littoral (découverte du fonctionnement des deux Moulins à Marées et de l'estran avec Marie Le Scanve) et La Cité des télécoms


Vous pour aussi redécouvrir les océans à travers les grands aquariums

A Brest : Océanopolis



Océanopolis héberge depuis quelques années un spécimen mâle de raie à points bleus. Pour favoriser la reproduction de cette espèce délicate, les aquariologistes lui ont présenté une femelle d'origine Britannique née en captivité.
Ce spécimen nous a été confié par l'aquarium de Hull, dans le cadre d'un programme européen auxquels participent divers aquariums publics membres de l’EUAC, l'Union Européenne des Conservateurs d’Aquarium. Le but de se programme est de mieux cerner la reproduction de cette espèce, afin de limiter les prélèvements de cette espèce dans le milieu naturel. 
Pouvant atteindre 70 cm à l'âge adulte, la raie à points bleus fréquente les fonds sableux des récifs coralliens où elle traque crustacés, vers et autres mollusques. Belle mais redoutable, sa queue s'orne de deux aiguillons venimeux. Ovovivipare, elle peut donner naissance à sept juvéniles par portée. Il ne reste plus qu’à espérer une bonne entente franco-anglaise ! 

©Océanopolis/Thierry Joyeux 

A Concarneau :

Le Moulin Chef du Bois. Datant de la fin du XV ème siècle, ce petit manoir ou relais est devenu moulin vers 1772. Il a fonctionné jusqu'en 1968. On peut y voir ses roues à augets et les mécanismes intérieurs (meules, engrenages...) Classé Monument Historique depuis 1939, il est en cours de restauration.

Et ne pas oublier de faire un grand détour au Marinarium pour voir l'exposition
"Zoom sur le plancton" réalisée avec le GAREF
et au Musée de la pêche dans la ville close pour découvrir un patrimoine marin exceptionnel.


A Paris à l'Aquarium tropical de la Porte Dorée une exposition consacrée aux récifs coralliens des îles françaises de l'Océan Indien.
du 08 juin au 11 décembre 2011 - Année des Outre-Mer

L’Océan Indien renferme des richesses naturelles inestimables. La France, par l’intermédiaire de ses îles, a l’avantage de pouvoir bénéficier des nombreux trésors biologiques spécifiques à cette zone du globe.
Certaines de ces îles, comme les cinq Îles Éparses sont assez méconnues du public, mais d’autres comme La Réunion ou le tout nouveau département français de Mayotte lui sont plus familières.
Les informations fournies par l'Agence des Aires marines protégées, les Terres australes et antarctiques françaises et de nombreux autres partenaires* ont permis de concevoir cette exposition. A travers une quarantaine de panneaux illustrés et des projections vidéo, répartis sur 300 m², le public est amené à découvrir l’environnement culturel et biologique de ces terres éloignées afin de mieux comprendre les enjeux de leur préservation.
Directeur Aquarium de la Porte Dorée : Michel Hignette
293, avenue Daumesnil 75012 Paris Tél : 01 53 59 58 60


Sources : Science et Ethique, energiesdela mer.blogspot.com, Aquarium de la porte dorée, Marinarium, Maison du Littoral
Article : BB

jeudi 16 juin 2011

CIMer 2011, ressources minérales et haute technologie : 2ème Campagne Wallis-et-Futuna en 2012 ?



France (UE) 17/06/2011 - 3B Conseils - BB – 3/3 - L’article d'Henri Bougault d'hier présentait les enjeux économiques et industriels des « gîtes sous-marins profonds qui devraient être une nouvelle ressource de métaux pour l’avenir ».

C’est ainsi que le Premier Ministre, François Fillon l’annoncait à l’occasion du CIMer, qui s’est tenu le 10 juin à Guérande et annonçait qu'une deuxième campagne, à Wallis-et-Futuna «serait engagée au plus tard en 2012», avec le souci d’intégrer «le plus en amont possible les problématiques environnementales».

Yves Fouquet, responsable du laboratoire de géochimie et de métallogénie d'Ifremer et de l’expédition FUTUNA 2010 participait avec Julien Denègre, responsable développement commercial Mines & Métaux chez Technip au Colloque *Les gîtes sous-marins profonds : une ressource de métaux pour l’avenir ?
Ils avaient fait des exposés sur les travaux effectués au large de Wallis-et-Futuna ainsi que sur d’autres sites hydrothermaux des dorsales Pacifique et Atlantique.

Conformément aux engagements du Grenelle de la Mer et à la politique en faveur des métaux rares annoncée en avril 2010 par Jean-Louis Borloo, à l’époque ministre de l’écologie et du Développement durable, une première campagne d'exploration des grands fonds marins a été conduite par l'Ifremer du 3 août au 23 septembre 2010 au large des îles de Wallis-et-Futuna, dans le cadre d'un partenariat inédit regroupant des établissements publics (Ifremer, Agence des Aires marines protégées, BRGM), et des entreprises industrielles intéressées aux enjeux miniers (Areva, Eramet, Technip).

Cette campagne consistait en la collecte de données devant permettre de procéder dans une phase ultérieure à la conception et la réalisation d’un pilote industriel par Technip en vue d’une exploitation des minéralisations sulfurées des grands fonds par les sociétés minières françaises.

En décembre 2010 « Nouvelles d’Ifremer » / Le Marin (ici), présentent la campagne qui s'est déroulée du 3 août au 23 septembre 2010 avec des interviews d'Yves Fouquet, de Julien Denègre, Xavier Foata du Ministère de l'Ecologie, Vincent Trelut d'Eramet, Patrice Christmann du BRGM, Dominique Delorme d'Areva : une nouvelle dorsale active et un volcan aux impressionnantes dimensions « 20km de diamètre et un cratère de 5km », sous les eaux de l'archipel de Wallis-et-Futuna par l’équipe de chercheurs,


«Ce volcan le Kulolasi », dont le sommet culmine à 1200m sous la surface, est situé à l'est de l'île de Futuna. Il fait partie d'un domaine volcanique de 35 000 km2 (soit près de deux fois la Bretagne) et jusqu'alors quasi inconnu. C'est le premier système hydrothermal connu inclus dans une zone économique française ! »

L'autre découverte, était que 57% de ce domaine correspond à une activité volcanique récente. « Avec le Nautile, le submersible, nous avons plongé au cœur du volcan. Les laves que nous y avons trouvées ont été émises il y a quelques mois, quelques années tout au plus. Le domaine est encore actif. » Lors de ces descentes, les scientifiques de l'équipe d'Yves Fouquet ont pu observer les écosystèmes établis dans cet environnement, à première vue hostile. « Nous avons trouvé des sources chaudes, sous forme de petites cheminées. Certaines atteignent des températures de 345°C ! Elles sont peuplées de crevettes, de crabes... mais nous n'y avons pas remarqué d'animaux fixes, c'est la preuve que ces structures sont récentes. » Les échantillons biologiques et géologiques prélevés sur place sont arrivées au début d'année 2011. L’ensemble des échantillons récoltés (fluides, roches, faune) nécessite désormais un important travail d’analyses menées à terre dans le cadre de coopérations entre les organismes scientifiques impliqués dans la campagne : Ifremer et BRGM mais aussi CNRS, IPGP, UBO-IUEM et le CEA et permettront notamment de déterminer si des espèces nouvelles habitent dans cette zone. Au niveau industriel c’est une nouvelle campagne majeure au niveau technologique et de l’accès à l’exploitation des minéraux qui pourront permettre à la France et à l’Europe d’accéder à une indépendance pour la haute technologie.

Sources : Ifremer, Technip, BRGM, Sciences-Ouest, Ministère de l ‘écologie, 3B Conseils.

* Discours du Premier Ministre le 10 juin à Guérande (ici)
**Les gîtes sous-marins profonds : une ressource de métaux pour l’avenir ? à l’Ecole des Mines de Paris, lors du colloque* organisé par la Société de l’industrie minérale avec Ifremer. Un numéro spécial « actes de la conférence » doit paraître à la fin du 3ème trimestre de cette année.
www.lasim.org, contact@lasim.org

articles parus sur le CIMer du 10 juin 2011, présidé par François Fillon, Premier ministre et organisé par le secrétariat général de la mer. http://www.science-ethique.blogspot.com/

14/06/2011 : 1/3 - CIMer 2011 : La course à l'exploitation des fonds sous-marins
16/06/2011 : 2/3 Ressources minérales et hautes technologies : Lever le risque de dépendance de la France et de l'Europe
17/06/2011 : 3/3 Ressources minérales, terres rares et haute technologie : 2ème Campagne Wallis-et-Futuna en 2012 ?

CIMer, ressources minérales et hautes technologies : Lever le risque de dépendance de la France et de l'Europe !

photo du laboratoire Géosciences Marines - Ifremer

France (UE) 16/06/2011 3B Conseils - BB - 2/3 - A l’occasion du CIMer (Comité Interministériel de la Mer) qui s’est tenu le 10 juin à Guérande, voir article du 14 juin (ici), Le Premier Ministre a annoncé plusieurs mesures et notamment une refonte de la délimitation du domaine maritime de la France. L’objectif est de renforcer sa protection juridique.

François Fillon qui préside le CIMer, et dont l’organisation est confiée au secrétariat général de la mer, a également mis l’accent sur la volonté du gouvernement de promouvoir l’exploitation des grands fonds marins. «Les ressources minérales profondes vont devenir un enjeu majeur. La France et l’Europe doivent se positionner rapidement» assurant – qu’une stratégie nationale – en la matière serait arrêtée d’ici fin 2011.

François Fillon a abordé en particulier la question des amas sulfurés, un minerai qui contient des éléments utilisés dans le domaine des hautes technologies.
A cette occasion, il a signalé que « La Chine et la Russie avaient déjà déposé une demande de permis d’exploration relatif aux amas sulfurés auprès de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM). Il a annoncé que «bientôt, nous allons pouvoir le faire à notre tour».

Nous avons demandé un article à Henri Bougault – chercheur (ex Ifremer) et intervenant au colloque - Les gîtes sous-marins profonds : une ressource de métaux pour l’avenir ?* - de faire un point pour « Science et Ethique » (ici) sur la dépendance grandissante de la France et de l’Europe en matières premières métalliques essentielles au développement économique.

Depuis trente ou quarante ans, l’offre par rapport à la demande avait fait oublier la dépendance des pays européens vis-à-vis des métaux. La croissance des pays émergents et les modifications de la demande dues aux évolutions technologiques ont conduit les pays européens, dont l’activité minière était devenue moins que modeste, à ré-identifier leur accès aux ressources minérales.
Résurgence des nationalismes juridiques des pays producteurs, projets d’interdiction d’exportations de certains minerais, et limitation d’extraction en deçà des propres besoins de certains pays producteurs, ont conduit la France et l’Europe à considérer une approche de « sécurisation de l’accès aux matières minérales ».
Devant cette situation, les ressources potentielles des grands fonds font l’objet d’intérêt, qu’elles soient localisées dans les ZEE (Zones Economiques Exclusives) sous la juridiction des états riverains, ou dans la « Zone » internationale sous le contrôle de l’Autorité Internationale, une émanation de l’ONU. Le projet industriel d’exploitation d’amas sulfurés le plus avancé est situé dans la ZEE de la Papouasie Nouvelle Guinée. Les premiers permis d’exploration d’amas sulfurés dans la « Zone » internationale sont demandés, en premier lieu, par les pays émergents ou par les pays producteurs.
Les gites sous-marins profonds concernés sont : les Amas Sulfurés, les Encroûtements Cobaltifères et les Nodules de Manganèse. Encroûtements cobaltifères et nodules de manganèse sont des matériaux de même nature (oxydes de fer et de manganèse). Les encroûtements peuvent couvrir des surfaces importantes sur les plateaux ou les guyots sous-marins (profondeur : 500 – 2000 m) tandis que les nodules tapissent certaines zones des grands fonds (4000 – 5000 m). L’intérêt des encroûtements tient à leurs concentrations en cobalt et à un moindre degré en platine et nickel. L’intérêt des nodules tient à leurs concentrations en nickel et en cuivre. Ces deux matériaux font également l’objet d’un intérêt nouveau pour les terres rares, zirconium, niobium et autres métaux intervenant dans les fabrications dites de « haute technologie ». Les amas sulfurés sont des dépôts formés par les fluides hydrothermaux qui circulent dans la croûte océanique au voisinage de l’axe des dorsales, lieu de création des fonds océaniques. Les métaux concernés sont le cuivre, le zinc et en moindres concentrations l’argent, l’or, le plomb, le galium, le germanium et autres métaux associés au soufre.
L’intérêt pour ces gisements potentiels grands fonds mobilise ingénieurs et chercheurs pour développer des méthodes d’exploration et des concepts d’exploitation. Les questions environnementales font naturellement partie de cet enjeu sous la juridiction des Etats (ZEE) ou de l’Autorité Internationale (« Zone » internationale).

Article d’Henri Bougault* pour Science et Ethique/ 3B Conseils

*Demain 17 juin : "annonce par le Premier Ministre qu'une deuxième campagne d'exploration, à Wallis-et-Futuna, serait engagée "au plus tard en 2012". Retour sur les premiers résultats de la campagne de 2010 avec Yves Fouquet intervenant au colloque "Les gîtes sous-marins profonds : une ressource de métaux pour l’avenir ? à l’Ecole des Mines de Paris, organisé par la Société de l’Industrie Minérale avec Ifremer. Un numéro spécial « actes de la conférence » doit paraître à la fin du 3ème trimestre de cette année.

mercredi 15 juin 2011

le Royaume-Uni évalue le prix de la Nature




La Convention sur la diversité biologique (*)CDB - , adoptée en 1992 au Sommet de la Terre de Rio, première convention internationale concernant la biodiversité, ratifiée à ce jour par environ 190 pays (dont la France depuis le 1er juillet 1994) a pour objectifs « la conservation de la diversité biologique, l'utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable des avantages découlant de l'exploitation des ressources génétiques » (article premier).
Elle est ainsi le premier accord mondial complet à prendre en compte tous les aspects de la diversité biologique : les ressources génétiques, les espèces, les écosystèmes.

 Elle reconnaît dans son préambule que la conservation de la diversité biologique est « une préoccupation commune à l'humanité »
, et fait partie intégrante du processus de développement.
Afin d'atteindre ses objectifs, la convention entend favoriser un partenariat renouvelé entre les pays. Ses dispositions sur la coopération scientifique et technique, sur l'accès aux ressources génétiques et sur le transfert de technologies sans danger pour l'environnement sont à la base de ce partenariat.


Si les objectifs du Sommet de la Terre, où les chefs d’État s’étaient engagés à réduire de façon significative, d’ici 2010, l’érosion de la biodiversité, sont en deçà des objectifs initiaux, la CDB a fait l’objet d’un réexamen par la conférence des Parties (signataires) à Nagoya au Japon en octobre 2010. Le Protocole de Nagoya qui qui y a été adopté, doit entrer en vigueur d’ici 2012, avec un soutien du Fonds pour l’environnement mondial d’un million de dollars US afin de faciliter une entrée en vigueur rapide.

Rappelons que« Nagoya » a atteint trois buts :
- l’adoption d’un nouveau Plan stratégique de dix ans pour guider les efforts internationaux et nationaux pour sauver la biodiversité par l’action accrue afin de rencontrer les objectifs de la Convention sur la diversité biologique,
- une stratégie de mobilisation des ressources fournissant une voie pour l’avenir afin d’augmenter de façon substantielle les niveaux actuels d’aide publique au développement en soutien à la biodiversité,
- un nouveau protocole international sur l’accès et le partage des avantages issus de l’utilisation des ressources génétiques de la planète.



Le coût économique de la biodiversité et des services rendus par les écosystèmes


Depuis peu, une autre approche, qu’on espère plus stimulante, prend de l’ampleur : la mise en avant de l’importance économique des services rendus par les écosystèmes : par exemple la purification de l’air et de l’eau, le recyclage de la matière organique, la régulation du climat, ou encore la production de biens de consommation.


Aujourd’hui, le principal indicateur de richesse utilisé, le PIB, ne tient pas compte de la valeur de la nature et des pertes engendrées par son érosion. C'est tout l'enjeu des discussions internationales : mesurer le coût économique de la biodiversité et des services rendus par les écosystèmes.



À Nagoya, l’économiste indien Pavan Sukhdev remettait les conclusions d’une l’étude « Économie des écosystèmes et de la biodiversité » - qu’il coordonnait depuis mai 2007 à la demande de l’Union européenne - inspirée du rapport de Nicholas Stern sur le coût du changement climatique, Il s'agissait avec cette étude de fournir une évaluation complète et convaincante afin de défendre la biodiversité et redonner à la nature un prix.


Au terme de la première phase de ses travaux Pavan Sukhdev déclarait que "si nous n'adaptons pas les politiques appropriées, le déclin actuel de la biodiversité et la perte de services rendus par les écosystèmes vont se poursuivre et dans certains cas vont même s'accélérer. Certains écosystèmes sont susceptibles de souffrir de dommages irréparables."

Les premières victimes de cette dégradation seraient les pays les plus pauvres.

Si rien n'est changé de façon radicale "d'ici 2050, une diminution de 11 % des zones naturelles restantes en 2000 est à craindre, principalement en raison de la conversion de ces terres à l'agriculture, du développement des infrastructures et du changement climatique. 
Près de 40 % des terres actuellement exploitées pour des formes d'agriculture peu intensive pourraient être converties en terres d'agriculture intensive, ce qui entraînerait des pertes supplémentaires de biodiversité. Enfin, 60 % des récifs coralliens risquent de disparaître d'ici 2030 du fait de la pêche, des maladies, des espèces allogènes envahissantes et du blanchissement des coraux lié au changement climatique. Ce qui causerait un appauvrissement de la vie sous-marine. 
Ce phénomène coûterait 100 milliards de dollars, 27 millions d'emplois mais aussi des pertes en apport de protéines à une population de près d'un milliard de personnes".


La question du prix de la nature fait débat depuis plusieurs années. Ainsi la revue Nature avait posé le débat en publiant en 1997 une étude estimant la biosphère - ensemble du patrimoine naturel de la planète - entre 16.000 et 54.000 milliards de dollars, à comparer avec le PNB mondial de l'époque, de 18.000 milliards.

Un Livre blanc au Royaume-Uni

Pour sa part le gouvernement britannique a commandé un rapport scientifique - 2000 pages rédigé par 700 chercheurs - rédigé sous l’égide de la National Ecosystem Assessment (NEA). Ainsi pour le Professeur Bob Watson (**), directeur scientifique du ministère de l'Environnement britannique, qui a piloté cette « Evaluation de l'écosystème national », «Nous valorisons en général seulement les biens de l'environnement que l'on achète et que l'on vend sur le marché et les autres biens sont sous-évalués dans les décisions politiques».

Lors de sa présentation publique la Secrétaire à l’environnement Caroline Spelman, déclarait « nous avons besoin de la nature pour vivre car elle nous fournit des choses fondamentales comme de la nourriture, de l’eau et de l’air propre. Mais nous n’apprécions pas forcément à leur juste valeur les avantages qu’elle a sur la culture et la santé, car nous en bénéficions gratuitement ».

Ce Livre Blanc conclut que la nature, est assurément contributrice à l’économie du pays et y inclut pratiquement toutes les contributions économiques de huit types de paysages, comme les zones boisées, le littoral et les zones urbaines.
Il considère également que les insectes pollinisateurs représenteraient 430 millions £ (480 M€) pour l’économie, et les terres inondées intérieures doivent être évaluées à 1,5 milliard £ (1,68 MM€) car elles sont en mesure de produire de l’eau propre.. Qu'avoir le privilège de regarder un espace vert depuis sa fenêtre vaut 300 livres sterling par an (336 €) , que les abeilles et autres insectes pollinisateurs rendent un service à l'économie britannique à hauteur de 430 millions de livres (482 millions d'euros).

A Quand une telle évaluation en France ?




(*) Cette convention vise trois objectifs :

• la conservation de la biodiversité ;

• l’utilisation durable des espèces et des milieux naturels ;

• le partage juste et équitable des bénéfices issus de l’utilisation des ressources génétiques.

Elle est à l’origine de l’élaboration de stratégies pour la biodiversité au niveau pan européen, communautaire et national.

(**) le Pr Bob Wantson est ancien patron du Giec (le groupement intergouvernemental de l'ONU pour l'étude du climat


Article RH 3B Conseils

Sources : bbc.co.uk/news / NEA

mardi 14 juin 2011

CIMer 2011 : la course à l'exploitation des fonds sous-marins


France (UE) - 14/06/2011 - 3B Conseils. Le 10 juin dernier, le premier ministre François Fillon, réunissait (*) à Guérande (Loire-Atlantique) un Conseil interministériel de la mer (CIMer). Une telle réunion ne s’était pas tenue depuis le 9 décembre 2009, un comité qui avait vu l’adoption du Livre Bleu sur la « Stratégie nationale pour la mer et les océans », fixant les grandes orientations stratégiques nationales pour la mer et le littoral. (Relire article du blog du 22/12/2009).
Ce CIMer a permis de faire le point sur la politique maritime de la France.

Pour le premier ministre, « avec le Grenelle de la mer et la stratégie issue du Livre Bleu de 2009, nous avons jeté les bases d'une gestion partenariale qui associe l'ensemble des acteurs. »

On se rappellera que lors du précédent CIMER, différentes mesures structurelles avaient été annoncées notamment la création de :

- la fonction Garde-côte (voir article du blog 15/09/2010 et du 23/03/2010)
- l'Ecole Nationale Supérieure Maritime (ENSM), (relire article du blog du 06/01/2010)
- le Conseil d'Orientation de la Recherche et de l'Innovation pour la Construction et les Activités Navales (CORICAN)
- la fusion du Conseil supérieur de l'Etablissement National des Invalides de la Marine (ENIM) et du Conseil supérieur de la prévention des risques professionnels et du bien-être des gens de mer.


Par ailleurs le décret portant création du Conseil national pour la mer et les littoraux (CNML) – remplaçant le Conseil du Littoral - a été publié le 10 juin dernier le jour même du CIMER, une nouvelle instance dont plus de la moitié des sièges sera réservée aux élus.


Les orientations 2011-2012 


Après avoir dressé un bilan de son action le premier ministre, mettant en avant l’investissement de la France dans les secteurs d'avenir - création des laboratoires d'excellence, les Labex (voir les articles du blog sur les Labex en Bretagne du 21/01/2011, du 28/03/2011, du 29/03/2011 et du 02/06/2011), soutien financier pour la recherche publique en mer, la construction navale, les filières industrielles de l'éolien offshore (pour en savoir plus sur l'éolien offshore, consultez le blog des énergies de la mer) , création de l'ENSM... - , a présenté les grandes orientations 2011-2012

L’action de l’Etat va être mobilisée dans l'avenir sur les ressources sous-marines en plaçant la France dans la course à l'exploitation des fonds sous-marins.

Dans une déclaration le Cluster Maritime Français et l'Institut français de la Mer déclarent conjointement que « Dix-huit mois après la précédente réunion, il était nécessaire que l'engagement de les réunir régulièrement au plus haut niveau gouvernemental soit tenu et solennellement réaffirmé ; l'insistance du premier ministre sur le lien indissociable entre « développement » et « durabilité », sans lequel ni le nécessaire développement économique et social ni l'indispensable protection de l'environnement ne pourraient être mis au service des générations présentes aussi bien que futures, la nature et la diversité des sujets abordés, y compris ceux de long terme, tel l'accès de la France aux ressources des grands fonds maritimes, qui sont l'une des richesses de l'avenir et avant tout l'annonce extrêmement importante de l'organisation du suivi régulier de la stratégie maritime pour la France sous le contrôle du nouveau Conseil du Littoral et surtout du parlement ».

Pour aller plus loin sur les problèmatiques liées à la mer et au littoral, aux énérgies de la mer et l'exploration et l'exploitation scientifique, retrouver les archives des entretiens Science et Ethqiue depuis 1997.

Retrouver notamment sur l'exploration scientifique des océans

2003 : Les mers, un océan de richesses ?



2002 : Milieux Extrêmes d’un monde à l’autre, Terre, Mer et Espace








Sur vos agendas


les 15è entretiens Science et Ethique à Océanopolis Brest, les 17 et 18 novembre 2011 sur le thème "Quelle économie, pour quelle croissance ? : Plans climat territoriaux, aménagement du territoire, technologies de l'information et énergies de la mer".




(*)
Le CIMER s’est tenu en présence de Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, d'Eric Besson, ministre chargé de l'Industrie, de l'Énergie et de l'Économie numérique, Marie-Luce Penchard, ministre en charge de l'Outre-mer, et Thierry Mariani, secrétaire d'État aux Transports.
Article RH 3B Conseils
Sources CIMER / Cluster maritime
Photo : Hôtel Matignon (Yves Malenfer)

samedi 11 juin 2011

Energies en mer, énergies sur terre



Côtes d'Armor Bretagne (France - UE) - 11/06/2011 - 3B Conseils / BB. Un des enjeux majeurs pour la Bretagne est l'énergie. Le Conseil régional de Bretagne et les 4 départements ont engagé une politique en faveur des énergies renouvelables.

à télécharger durant une semaine, l'émission présentée par Bruno Gaulin tous les samedis de 9h à 10h
Au sommaire du 11 juin 2011 :

. L'énergie positive : une réflexion en marche
L'autosuffisance en énergie, d'ici 2030 pour le Pays du Mené avec le lancement du réseau des Territoires à énergie positive le 16 juin à l'occasion des 1ères Rencontres Energie et Territoire ruraux qui se déroulent du 15 au 18 juin à Collinée.

C'est le territoire breton le plus avancé dans la démarche énergétique. Depuis 2005, l'association Mené Initiatives Rurales a lancé des réflexions avec les collectivités territoriales, les agriculteurs, les entreprises et les habitants, pour la réhabilitation énergétique de 200 logements par an, pour la construction de logements à énergie positive, pour la valorisation des déchets de bois dans des chaufferies, la mise en place d'éoliennes. L'objectif est clair et ambitieux. Le territoire du Mené couvrira 25 % de ses besoins en énergie en 2013, 75 % en 2020 et près de 90 % en 2030.

Intervenant : Jacky Aignel, maire de Saint-Gouéno, vice-président de la Communauté de communes du Mené pour en savoir plus : 02 96 31 47 17 / 06 70 72 33 81


Les énergies renouvelables de la mer, à l'occasion de l'Exposition Energies & Climat pour la manifestation annuelle les Océaniques au Centre des Congrès - Saint-Quay-Portrieux jusqu'au 19 juin.

L'Or Bleu : Vent, houle, marées, courants : les énergies de demain viendront des océans

Partout dans le monde des expériences et des projets liés aux énergies marines sont lancés ou en fonctionnement, notamment en Europe du Nord. Les ingénieurs savent aujourd'hui utiliser les marées (Usine marémotrice de La Rance), les vagues, les courants et le vent pour produire de l'électricité. Certains développements tenaient de la science-fiction il y a encore quelques années. Aujourd'hui des entreprises exploitent toutes les possibilités marines pour fabriquer de l'énergie. Une exposition présentée dans le cadre des Océaniques qui, aux côtés du film et des photos de "Home" de Yann Arthus Bertrand .... détaille les domaines dans lesquels les résultats sont les plus prometteurs....

Intervenante : Brigitte Bornemann, 3B Conseils fondatrice des entretiens européens Science et Ethique à Brest spécialisés dans les énergies marines - 17 et 18 novembre 2011 à Océanopolis- Brest et pour les scolaires les Journées "Découverte" les 10 et 11 octobre 2011 à Pleumeur Bodou et Perros Guirec
pour en savoir plus : le blog de veille internationale des énergies de la mer et la Web TV des entretiens




et pour les Journées de la mer, plongeons dans le monde de l'océan avec "Indiscrétions MARINES", programme proposé par Océanopolis à Brest Port du Moulin Blanc :
. à 10h et 14h, projections du film réalisé par Michael Pitiot sur l'expédition "Tara Océans" et le travail des scientifiques mené en de 2009 à 2010.
. en continu de 10h à 18h les "à côtés" du tournage du film "Océan" de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud et le documentaire sur le plancton réalisé par Pierre Mollo.

Sources : Radio Armorique, Océanopolis, Office du Tourisme de Saint-Quay-Portrieux, Ministère de l'Ecologie

vendredi 10 juin 2011

Nantes, capitale verte de l’Europe en 2013



Il y a un an (voir article du blog du 25/05/2010) nous évoquions l’initiative originale de Nantes Métropole qui créait son "Atelier Climat" une démarche qui s’inscrit dans le cadre du Plan Climat initié par Nantes Métropole dès 2007.

Ainsi il ressortait des études réalisées pour le compte de l’agglomération nantaise que sur son territoire, la communauté urbaine ne maîtrisait que 6 % des émissions de gaz à effet de serre, les 94 % restant étant imputables aux particuliers et aux entreprises, d’où l’idée d’impliquer les citoyens dans cette démarche d’Atelier Climat (150 ménages sélectionnés).
L’objectif est d’appréhender avec les citoyens leur perception du changement climatique, détecter outre les habitudes, les gestes déjà accomplis et ceux qu’ils sont prêts à accomplir.

Rappelons également qu’une enquête d’opinion sur le réchauffement climatique, réalisée auprès des habitants de Nantes Métropole en 2010 (*) - échantillon de 2503 personnes représentatives – , montrait la fibre environnementale forte des habitants de l’agglomération.

Nantes, capitale verte 2013

Après Stockholm capitale verte de l'Europe en 2010 , suivie par Hambourg en 2011, Vitoria-Gasteiz (Pays basque espagnol) en 2012 ce sera donc Nantes qui portera ce titre tant convoité pour l’année 2013.

Nantes avait indéniablement des atouts et dès la première sélection faite par les instances européennes, l'agglomération avait été très remarquée sur le travail qu'elle mène et les résultats obtenus sur le changement climatique, les transports, la qualité de l'air, la pollution sonore et la gestion des déchets.

Ce prix européen visant à encourager les villes et à améliorer la qualité de la vie urbaine est venu de l'initiative de Jüri Ratas, aujourd'hui ancien maire de Tallinn (Estonie) afin de récompenser les villes vertueuses en matière d'environnement.

Pour désigner la ville lauréate, le jury européen a utilisé douze critère environnementaux et de communication pour évaluer la capacité des différentes villes candidates à se conformer à des normes environnementales élevées, leur engagement permanent en faveur d'objectifs ambitieux pour améliorer l'environnement et favoriser le développement durable ainsi que le potentiel développé pour servir de modèle aux autres villes et promouvoir les meilleures pratiques dans d'autres villes européennes.

Pour l’Europe le jury européen qui a choisit Nantes pour 2013 « la ville fait de gros efforts pour promouvoir la biodiversité. les zones vertes publiques son gérées en fonction de critères écologiques, l’utilisation d pesticides a été réduite de 85 %. Quelques 90 apiculteurs exercent dans la ville et leurs abeilles sont devenues des indicateurs de la qualité de l’air. Des milliers d’arbres ont été plantés pour créer des bois urbains."

Enfin et non des moindre, «Nantes tout comme Vitoria-Gasteiz (en 2012) s’est engagée à réduire ses émissions de CO2 au delà des objectifs fixé par l’Union européenne qui est de 20% pour 2020 ».

Les Plans climat aux entretiens Science et Ethique en 2011


- Sur vos agendas :
A Saint-Quay-Portrieux jusqu'au 19 juin salle des congrès : Les Océaniques avec les installations de Yann Arthus Bertrand, l'exposition sur les énergies de la mer, : "L'Or Bleu" entrée libre,
et à écouter sur Radio Armorique chaque samedi de 9h à 10h, l'émission de Bruno Gaulin, Ça commence à bien faire ! avec un reportage sur les énergie de la mer et l'interview de Brigitte Bornemann


les 15è entretiens Science et Ethique à Océanopolis Brest, les 17 et 18 novembre 2011 sur le thème "Quelle économie, pour quelle croissance ? : Plans climat territoriaux, aménagement du territoire, technologies de l'information et énergies de la mer".




(*) l’enquête d’opinion sur l‘agglomération nantaise a été réalisée par TMO Région (8 au 19 mars 2010).

Il en ressort que :


- 39 % des Nantais interrogés estiment que pour lutter contre le changement climatique il faut « forcer les nations à être plus contraignantes vis-à-vis des particuliers et des entreprises » ;

- 59 % considèrent que le réchauffement climatique est principalement le fait des activités humaines ;

- 63 % des sondés sont » assez préoccupés par les conséquences du réchauffement climatique » ;

- 15 % son « très préoccupés ».


Article RH 3B Conseils
Source : Nantes Métropole / Union européenne