mardi 4 janvier 2011

Sécurité maritime : contrôles accrus des navires étrangers dans les ports européens



Avec la nouvelle année, vient aussi le temps des bonnes résolutions…. C’est notamment le cas dans le domaine de la sécurité maritime à l’échelon européen avec l’entrée en vigueur d’un renforcement des règles de contrôle des navires étrangers en escale dans les ports de l’Union européenne.

Cette « chasse » aux navires en mauvais état est engagée sous l’égide de l'Agence européenne de sécurité maritime (AESM) dont le siège est à Lisbonne au Portugal. Cette politique est également appelée à se généraliser au delà des frontières de l’Union pour intégrer également la Russie ou encore le Canada.

Concrètement sur le terrain, ces contrôles des « navires-poubelles » dans les ports européens seront toujours effectués par les autorités nationales et s’agissant de la France par les agents des centres de sécurité des ports français.

Ils seront réalisés sans délai - à tout moment de la semaine, du jour et de la nuit - à la demande directe ou sur indication de l’AESM (*) qui, à l'aide d'un classement par point (prenant en compte l'état du navire, son âge, le sérieux de son armateur, de sa société de classification, la réputation de son pavillon... ), établira la liste des navires à contrôler à la prochaine escale. L’objectif affiché est le contrôle de 100 % des navires étrangers de commerce ou de passagers en escale dans nos ports.

Les navires ne remplissant pas les qualités exigées par les autorités européennes seront dès lors bannis des eaux européennes. Reste que la mise en place d’une telle politique de l’Union réclame aussi des moyens. Et c’est sans doute là que le bas blesse. Une telle organisation nécessiterait des compensations financières ou un défraiement particulier pour les tours d'astreinte établis pour les personnels.

A titre d’exemple, au port de Brest, les agents du centre de sécurité contrôle chaque année une centaine de navires de commerce sur les 300 à 400 escales comptabilisées.

Ainsi comme l’indique le chef de centre de Brest René Kerebel dans un entretien au Télégramme de Brest «Nous ne savons pas encore si cette nouvelle organisation va entraîner davantage de contrôles à Brest, puisque les bateaux seront aussi inspectés dans d'autres ports». «Mais ce qui est sûr, c'est qu'il va falloir mettre en place une nouvelle organisation puisque nous serons appelés à intervenir de nuit, le week-end et les jours fériés, ce que nous faisons déjà en cas d'incident et de navire dérouté».

A Brest l’association Mor Glaz présidée par Jean-Paul Hellequin - qui fait de la sécurité des navires et des conditions de vie des marins à bord des navires de commerce étrangers un de ses axes principal d’actions - regardera sûrement avec une attention particulière cette nouvelle approche des autorités européennes…., comme les moyens de sa mise en œuvre qui incombe également à l’Etat.



(*) Les naufrages de l’Erika (1999) et du Prestige (2002) ont amené l'Union européenne à renforcer la sécurité maritime à travers différentes mesures législatives. Parmi celles-ci figure la création de l’Agence européenne pour la Sécurité maritime (EMSA) qui assiste la Commission et les Etats membres en matière de sécurité maritime, sûreté maritime et prévention de la pollution causée par les navires. A cette fin, elle veille à la bonne application de la législation européenne et promeut la coopération entre les Etats membres.


Article RH 3B Conseils
Sources : Télégramme / Agence européenne de sécurité maritime
Photo Mor Glaz