mercredi 2 mars 2011

Bretagne : 52 communes devront se doter d'un plan de prévention des risques de submersion marine


Il y a un an, la tempête Xynthia frappait les côtes atlantiques. Sa violence et ses conséquences - digues éventrées, maisons submergées, habitants victimes de la montée des eaux - ont amené l’Etat à engager un état des lieux général du littoral français : le réexamen des mesures en vigueur, la fiabilité des infrastructures de protection…., l’ensemble du dispositif en matière de risques de submersion marine (voir aussi article du blog du 5/05/ 2010).

La submersion marine est liée à la conjonction de phénomènes météorologiques comme hydrodynamiques (marée, courants...) est sans doute amener à devenir une réalité plus forte encore en raison de l’élévation du niveau de la mer liée au réchauffement climatique. Dès lors, c’est l’ensemble des acteurs locaux, des communes au services de l’Etat, qui est mobilisé sur cette question dont on a vu le caractère particulièrement sensible chez les populations récemment touchées sur la façade atlantique

Au moment de la tempête Xynthia on comptait en France 6738 Plans de Prévention des Risques Naturels (PPRN) inondations approuvés et 3373 prescrits sur le territoire national.
Peu de PPRN prenaient néanmoins en compte le risque de submersion marine. Ainsi, sur 864 communes littorales, seuls 46 PPRN avaient été approuvés et 71 effectivement prescrits.

Pour répondre à cette situation, un plan national de prévention des submersions et crues (60 actions) doté de 500 M€ d'ici 2016 - prélevé sur le « fonds Barnier », le fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM) – a été récemment présenté par la ministre de l’écologie.

Concernant la submersion marine et la vigilance météo, un programme ''vagues-submersions'' visant à améliorer les systèmes de prévision, d’avertissement, de vigilance et d'alerte doit être mis en œuvre d'ici fin 2011, sous la responsabilité de Météo France.
Il est apparu nécessaire en effet de progresser dans la mise en place d’un volet « fortes vagues submersions marines » - volet coproduit par Météo France et le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (SHOM) -, en redéfinissant le niveau de vigilance par département, en fonction des prévisions de niveau de mer et d’amplitude des vagues relativement au large et en s’appuyant sur des seuils de sensibilité des zones côtières, en liaison avec les services de l'État et des collectivités locales.

Ainsi, pour chacun des départements littoraux Météo France définira grâce au code couleur en vigueur – orange, rouge - un niveau de vigilance sur les zones côtières les plus sensibles.

En outre, le réseau national de radars hydrométéorologiques devrait également être renforcé d’ici à 10 ans avec un dotation de 10,6 millions d'euros, dont 1,4 millions en 2011).

Avec cette révision générale des PPR, depuis juin 2010 les préfets des départements et les services déconcentrés de l’Etat ont donc été largement mis à contribution pour approuvés pas moins de 500 nouveaux plans. Ainsi fin janvier 2011, ce sont désormais 8.420 communes qui étaient couvertes par un PPR naturel approuvé ( 85% concernant également le risque d'inondation).

D’ici 3 ans, 242 nouvelles communes littorales devraient être couvertes par un Plan de prévention des risques littoraux (PPR-littoraux) et 68 communes qui en possèdent déjà un, faire l’objet d’une révision générale selon les critères intégrant : les risques pour la vie humaine, la préservation des espaces non construits soumis à pression foncière
 et la préservation des espaces non construits.

S’agissant de la Bretagne, cinquante-deux communes bretonnes vont devoir se doter d'un plan de prévention des risques de submersion marine (PPR-SM) ou réviser celui existant. Mais sans attendre, de nouvelles normes sont appliquées dans les communes littorales rendant de nombreux terrains inconstructibles.

La méthode: relever la côte.
L'élément nouveau, avec le relèvement de la côte, c'est désormais la prise en compte d'un aléa futur lié au réchauffement climatique. Les effets de la montée du niveau des océans, les impacts du réchauffement climatique en Bretagne sont en effet d’ores et déjà mesurables avec le phénomène bien décelable du «grignotage du littoral».

Si le niveau marin est en hausse depuis 200 ans, cette hausse n'est pas uniforme. Et a priori, moindre en Bretagne (2 mm par an à Brest contre une moyenne de 3 mm). Mais cette hausse est plus rapide sur les derniers 100 ans.

Dans ce cadre le département du Finistère peut faire l’objet d’une attention particulière puisqu’il est le premier département en linéaire côtier, avec ses 1 250 kilomètres de côtes - ce qui représente près du quart du linéaire littoral français métropolitain, et ses 118 communes littorales (sur 283).



Un rapport de synthèse de 2004 du Conservatoire du littoral dressait ainsi le diagnostic : «Élévation du niveau moyen de la mer (...), tempêtes plus fortes et plus fréquentes (...), accélération de l'érosion des plages et des falaises (...), submersions temporaires ou permanentes sur les espaces côtiers bas (...), accentuation de la salinisation des eaux souterraines littorales.»

Avec l’augmentation prévisible à l'horizon 2100, du niveau de la mer de 30 à 60 cm, la menace est bien réelle notamment pour l'Ile de Sein.



Relire également les articles du blog du 26/04/ 2010 sur la modélisation des vagues et du 4/12/2009 sur la Bretagne face à la montée des eaux.)


Article RH 3B Conseils
Sources : ministère de l'écologie / préfecture / Télégramme