lundi 27 juin 2011

Un réseau européen d’observation et de données du milieu marin : EMODnet

Nous évoquions dans l’article du blog du 20 décembre 2010 la mise en place du réseau Esonet (European Seafloor Observatory Network) - créé en 2007 par l’Union européenne et coordonné par l’Ifremer - qui vise à l'implantation dans les prochaines années sur douze sites sous-marins en Europe d'observatoires permanents placés au fond des océans pour surveiller la mer en temps réel (relire l’article du 20/12/2010).


Rappelons qu’Esonet comprend un réseau d'observatoires fonds de mer permanents, pluri-disciplinaires implantés dans des zones clefs des marges continentales européennes, et s'intéresse particulièrement aux marges océaniques au-delà de la limite du plateau continental et jusqu'à des profondeurs de 4000 mètres.




L’Union européenne souhaite également mettre en place également un outil permanent à terme à l’ensemble des utilisateurs de consulter des données, observations statistiques concernant le milieu marin à l’échelon européen au travers EMODnet (European Marine Observation and Data Network).



En effet, cette idée initiée en avril 2009 a depuis donné lieu à des consultations auprès des scientifiques, experts et pouvoirs publics, et les premières bases de ce futur réseau européen ont été financés dans le cadre de la politique maritime intégrée.



Quelques 53 organisations différentes regroupées en six groupes de travail thématiques en train de développent actuellement les futurs axes d’action et de recoupement des informations et données pour EMODnet. Les consortiums qui collaborent à ce programme sont essentiellement constitués d’agences gouvernementales et d’organes universitaires, d’enseignement supérieur et de recherche.




- Comment exploiter le potentiel formidable de l’observation du milieu marins ?

- Comment en faire un outil permettant aux experts d’avoir un meilleur accès aux données marines ?

Telles sont les questions auxquelles les six groupes thématiques doivent répondre.



Quelques exemples :


Le groupe « hydrographie » produit une couche de données relative à la profondeur de l’eau sur une grille dont les côtés représentent 500 mètres environ. Ce groupe est dès lors en train de dresser un inventaire de relevés afin de déterminer les endroits où il serait possible d’agrandir encore la résolution et de guider les prochains relevés pour affiner la connaissance générale du milieu marin.



Le groupe « géologie » compile les cartes de sédiments marins pour des bassins maritimes complets à échelle d un millionième en reformatant les cartes existantes des différents services nationaux afin qu’elles utilisent des définitions analogues.



Le groupe « chimie » compile quant à lui les mesures de paramètres qui peuvent fournir une indication sur l’état écologique des eaux, conformément à la directive-cadre « stratégie pour le milieu marin ».



Le groupe « biologie » sert de « point d’accès au nœud européen de base de données du système d’information biogéographique des océans (Eurobis) » créé dans le cadre du projet décennal de recensement de la vie marine.
De nombreuses mesures nouvelles s’agrégeront à celles qui sont déjà connues et des travaux sont en cours pour faciliter la compilation des résultats et des relevés.



Le groupe « physique » compile les nombreux relevés de paramètres comme la température, la salinité, ou le niveau des océans. A terme il fournira des mesures pratiquement en temps réel.



Enfin, un groupe « données compilées » expérimente le réseau en traitant l’ensemble des informations disponibles afin d’estimer les propriétés physiques des habitants des fonds marins.



Jusqu’au présent, « chacun de ces six groupes thématiques, a couvert deux ou trois bassins maritimes. L’objectif est désormais de conclure des marchés à la fin 2013 afin de couvrir l’intégralité des mers européennes » selon le concepteurs du projet.

Dans le cadre de la mise en place de ce réseau d'observation et de données à l'échelle européenne, les travaux menées par les Aires marines protégées en France devraient trouver toute leur place et s'insérer dans ce programme européen d'observatiuon et de partage des connaissances.

La France souhaite contribuer également au renforcement du réseau d'aires marines protégées dans le monde et s'est engagée à désigner 20 % de ses eaux sous juridictions en aires marines protégées d'ici 2020.
Dans ce prolongement rappelons également l'un des résultats concrets de la forte implication de l'Agence des aires marines protégées et de son travail technique et de concertation au niveau international avec sur proposition de la France, l'engagement pris par les Etats-membres de la la Convention OSPAR de faire valoir dans toutes les enceintes internationales où ils sont représentés et de promouvoir la création des réseaux d'aires marines protégées dans toutes les mers du Globe (relire l'article du blog du 29/09/2010).

En effet, d'ores et déjà en Europe, pour faire face aux défis, les ministres d'OSPAR ont décidé de désigner six aires marines protégées en Haute-mer (au-delà des juridictions nationales), totalisant une surface de 285 000 km2. Ce réseau ainsi constitué représente une diversité de situations le long et de part et d’autre de la dorsale médio-atlantique. Plus que de simples zones reconnues pour leur intérêt en termes de patrimoine naturel, c’est un vrai réseau écologique qui a été mis en place. C'est la première initiative de ce genre dans le monde. Elle constitue un signal fort pour la communauté internationale, pour la préservation et la connaissance en matière de biodiversité.




Pour aller plus loin :





Retrouver l'intervention de François Gauthiez, directeur adjoint des Aires marines protégées aux entretiens Science et Ethique 2010 sur le thème "Politiques maritimes en Europe : gouvernance, ambitions".






(*) La Commission OSPAR qui a été instituée par la Convention OSPAR pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-est de 1992 a unifié et actualisé les Conventions d’Oslo de 1972 et de Paris de 1974. Elle réunit divers gouvernements du continent européen (Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Irlande, Islande, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède, Suisse) ainsi que la Communauté européenne.





Article RH 3B Conseils

Source : Commission européenne
Photo : EMODnet