jeudi 8 septembre 2011

Un scénario de sortie du nucléaire en France ?


La France a depuis les années soixante-dix basé sa politique énergétique en matière d’électricité sur la filière nucléaire. Récemment le gouvernement français réitéré son choix sur cette filière en affirmant assumer son choix de l'atome.

Pour autant et après les événements de Fukushima au Japon les opinions publiques et les exécutifs européens sont encore plus sensibles à ces questions de sûreté nucléaire et de devenir sur le long terme de la filière électrique issue du nucléaire (Sur la catastrophe au Japon : relire notamment les articles du blog du 18/03/2011 et 23/03/2011).

Le 16 mars dernier, la ministre de l'Ecologie estimait qu'après les événements de Fukushima le temps était venu d'engager le débat sur la politique énergétique et nucléaire en France, considérant cette posture comme "acquise". Saisissant cette ouverture gouvernementale, le député de la Meuse - Bertrand Pancher - déposait alors sur le bureau de l’Assemblée Nationale, une proposition de loi "visant à l'organisation d'un débat public national sur l'énergie".

C’est aussi dans ce contexte que le gouvernement français tout en réaffirmant sa confiance dans la filière nucléaire, ne s'interdit plis d'imaginer les effets d'une sortie progressive du nucléaire. Le ministre de l’industrie qui, en juillet dernier, a préconisé un ratio d'environ 2/3 de nucléaire d'ici 20 à 30 ans, en parallèle à la montée en puissance des énergies renouvelables, a chargé une commission de plancher sur les différents scénarios pour l'évolution de l'énergie en France dans les 40 prochaines années.

Cette commission composée d’experts, d’ONG, de professionnels et des pouvoirs publics, devra rendre ses conclusions d'ici à janvier 2012 avec différents scénarios dont la prolongation de la durée de vie du parc nucléaire actuel, l'accélération de la modernisation du parc nucléaire, ainsi que la possibilité d'«aller vers une sortie progressive du nucléaire à horizon 2050 voire 2040, ou vers une réduction progressive de la part du nucléaire», comme l’expliquait le ministre de l'Énergie, Éric Besson.

Reste que certaines ONG dont Greenpeace sont particulièrement sceptiques sur les contours et sur la composition de ladite commission ne souhaitent pas rentrer dans ce schéma de réflexion, au motif que les experts retenus seraient « tous - sauf un professeur- des «pro-nucléaires notoires ».

Pour aller plus loi relire également l'article du blog du 19/04/2011 portant sur l'organisation du débat public en France sur l'énergie.

Par ailleurs nous vous signalons la tenue de l’Université d’été 2011 du collectif d’associations « Sauvons le Climat» les 16 et 17 septembre prochains, au FIAP à Paris, sur le thème « quel modèle énergétique pour l’Europe en 2030 ? »
Deux journées de débats avec des experts de renom dont Jean-Louis Bal, Président du Syndicat des Energies Renouvelables et ancien directeur de l’Ademe et Edouard Brézin, ancien Président de l’Académie des sciences.

Rappelons enfin pour mémoire que depuis quinze ans les entretiens Sciences et Ethique s’attachent à aborder l’ensemble de ces questions en organisant des rencontres entre scientifiques et universitaires, décideurs politiques et économiques, acteurs sociaux et associatifs, public sur l’impact des avancées scientifiques et technologiques sur la société, notamment dans le domaine des énergies…. Du nucléaire aux énergies de la mer !
Nous vous invitons à consulter les archives des entretiens et pour plus d’informations sur les enjeux internationaux des énergies marines : le blog des énergies de la mer.

Sur vos agendas :


Les entretiens Science et Ethique 2011 qui fêteront cette année les 15 ans d’existence lors des deux journées de débat des 17 et 18 novembre 2011 à Océanopolis Brest auront pour thème : "Quelle économie pour quelle croissance ? Economie bleue, plans climat-énergie territoriaux, aménagement du territoire et énergie de la mer".

Article RH 3B Conseils
Sources : Télégramme / Assemblée nationale/Entretiens Science et Ethique