vendredi 14 octobre 2011

La valorisation des coproduits marins, un pari gagnant


Rendez-vous très attendu par la communauté éducative et les centres de cultures scientifiques concarnois, les 6e Journées Science et Ethique découverte - organisées par l’APESTDD, 3B Conseils et leurs partenaires (*) - accueillent pour cette édition 2011 (13 et 14 octobre) des scolaires de Concarneau et Rosporden sur le thème "A la pêche aux déchets !" avec comme base de travail autour d'animations sur la gestion des déchets de la filière pèche, la valorisation des co-produits (**), les enjeux de la pêche du futur et les nouvelles réglementations européennes.
(Relire les articles du blog du 06/10/2011 et 13/10/2011).

Dans le même temps se déroule ce 14 octobre à l’IUEM-UBO (Brest) un colloque sur « La valorisation des co-produits marins, un pari gagnant ».

Dans 4 pays de la façade Atlantique (France, Espagne, Portugal, Irlande), 8 structures de recherche associées à 4 centres de transfert ont collaboré étroitement durant 3 ans sur la valorisation des produits et co-produits marins.
L’équipe de ce projet Européen livrera aujourd’hui le fruit de ces travaux, exemple réussi de la collaboration entre recherche académique et industriels pour élaborer des produits à forte valeur ajoutée et conquérir de nouveaux marchés.

La restitution de ces travaux portera sur :
- une cartographie des gisements de coproduits marins sur la façade atlantique

- les 5 actions pilotes : vérification de la faisabilité technique et pertinence des marchés cibles

- la bourse en ligne des coproduits marins

- la mise en réseau des acteurs et transfert de connaissances techniques

- des ateliers d’échanges (entreprises, structures de recherche et de transfert…) pour imaginer l’avenir

Rappel du contexte :
Environ 50% de ce qui est pêché est directement consommé comme aliment. Les 50% restant résultent des opérations de transformation
• éviscération, étêtage, filetage, pelage, décorticage, écorçage, lavage, décongélation, cuisson – et font l’objet d’une valorisation de masse pour 96% ;
• farine, huile, hydrolysats, hachis congelés pour l’alimentation animale dont 23% pour le petfood.

Comment mieux valoriser les restes de poissons, d’algues, de crustacés, de coquillages ?
Les entrailles, la peau, les arêtes, les débris de chairs doivent être considérés comme des coproduits dont on peut extraire de nombreuses molécules d’une grande utilité pour la santé humaine et animale.

Le réseau Biotecmar soutient le développement d’une filière intégrée utilisant les produits et coproduits marins issus de la pêche, de l’aquaculture, de l’algoculture et de l’agroalimentaire pour la production d’ingrédients à valeur ajoutée destinés à l’alimentation, la nutrition animale et humaine, la cosmétique et la santé (antioxydants, antistress, anti-hypertensif, collagène, pigment...).

"Le projet Biotecmar (***) : Fédérer les acteurs des régions atlantiques pour valoriser la biomasse marine"
La situation est semblable en Irlande, France, Espagne, Portugal et Royaume-Uni. Il faut développer des stratégies communes afin d’orienter la valorisation des coproduits marins vers des produits à plus forte valeur ajoutée, plutôt que de les considérer comme des déchets de faible intérêt.
Sur la façade atlantique, les acteurs sont dispersés, tandis que d’autres régions dans le monde (Canada, Asie, Norvège) sont déjà prêtes à conquérir des marchés en émergence.

Le projet Biotecmar souhaite soutenir le développement d’une filière pour la production d’ingrédients à valeur ajoutée à partir de produits marins peu exploités. Il est cofinancé avec l’appui de l’Union européenne (FEDER) dans le cadre du programme Transnational Espace Atlantique.


(*) le Musée de la pêche, le Marinarium, la Conserverie Mouettes d’Arvor (Gonidec), le CEFCM, les associations Cap vers la Nature et ANSEL (Association de Nettoyage au Service de l’Environnement et du Littoral)…, avec le soutien de la Région Bretagne, du Conseil général du Finistère, de la Ville de Concarneau.

(**) Un co-produit de la pêche est une matière créée en même temps que la capture et la transformation d’un poisson : pêches accessoires (poissons capturés accidentellement), têtes de poissons, écailles,... C’est un produit inévitable, mais que l’on peut utiliser et valoriser !
En Bretagne, la pêche produit 70.000 tonnes de co-produits chaque année . La gestion des déchets issus de la pêche (vieux filets, huiles de fritures, chute d’emballage,...), mais aussi les déchets ménagers produits à bord des bateaux de pêche, est réglementée par des lois françaises et internationales.

Ainsi, il existe de nombreuses utilisations des co-produits. Ils sont d’ailleurs très largement employés pour faire des produits de beauté, de la nourriture pour les animaux. Les scientifiques et les industriels cherchent de nouvelles applications.



(***) Biotecmar, c’est… :
- Analyser les points de blocage à l’utilisation des coproduits et étudier les valorisations possibles par chaîne de valeur (par espèce, par coproduit). - Créer un réseau atlantique en développant les relations entre les scientifiques, les producteurs, les transformateurs et les utilisateurs de ressources marines. - Informer et former les PME sur le potentiel des ressources marines, les processus de transformation, les activités biologiques d’intérêt, les questions de traçabilité, les aspects législatifs et les tendances des marchés via l’organisation de séminaires, formations, ateliers pratiques, conférences, rendez-vous, etc. - Aider les industries/PME de l’Ouest atlantique à s’approprier les techniques offertes par les biotechnologies.

Sur vos Agendas :

Les Journées découverte s’inscrivent dans le cadre des entretiens « Science et Ethique ou le devoir de parole » créés par 3B Conseils en 1997 à Brest. Cette année, les 15e entretiens se dérouleront les 17 et 18 novembre 2011 à Océanopolis et auront pour thème « Energies bleues pour une croissance verte ? ».



Article RH 3B Conseils
Sources : APESTDD / UBO
Photos : Christine Naud